Liban-USA - Discours du patriarche en présence d’un membre du Congrès - Sfeir : Que d’armées sont venues et reparties - Peoria (Illinois) – De notre envoyé spécial Habib CHLOUK

«Le Liban sera toujours, à travers les efforts de ses fils résidents et émigrés, souverain, libre et indépendant. Combien de pays, de hordes et d’armées ont stationné au Liban, avant de disparaître, comme en témoignent les stèles de Nahr el-Kalb. Seul le Liban demeure». C’est en ces termes que le patriarche maronite Nasrallah Sfeir s’est adressé aux habitants américains d’origine libanaise de la ville de Peoria, dans l’Illinois, au cours d’un dîner organisé dans la nuit de samedi à dimanche par la commission de l’église Saint-Charbel, en présence notamment du membre de la Chambre des représentants (et non sénateur, comme nous l’indiquions précédemment) Ray Lahoud. «Le Liban redeviendra souverain, libre et indépendant grâce aux résidents mais aussi aux émigrés». «Ces derniers doivent eux aussi réclamer que le Liban redevienne souverain, libre et indépendant, et il le sera à nouveau», a-t-il ajouté. Le président des évêques de l’Illinois, Mgr John Mayers, a souhaité, de son côté, «que le Liban recouvre sa souveraineté, sa liberté et son indépendance». M. Ray Lahoud a pour sa part estimé que «le processus de paix permettra d’obtenir l’indépendance que nous voulons pour le Liban, pour qu’il se libère des armées qui l’occupent, à l’instar de la Syrie». «Les Français sont restés 25 ans au Liban avant de se retirer», a-t-il conclu. Il a également plaidé en faveur du manifeste de Bkerké. Arrivé à Peoria samedi après-midi (22h heure locale), le patriarche maronite s’était immédiatement rendu à l’église Saint-Charbel dans le «Saint-Charbel Village», où après avoir célébré l’office, il avait tenu une conférence de presse en présence notamment de M. Lahoud (originaire de Peoria), du sénateur de l’Illinois d’origine libanaise Georges Chédid, de Mgr Mayers, et de nombreux Américains d’origine libanaise. Interrogé sur le rôle de l’Église au Liban, Mgr Sfeir a souligné «qu’il était très important, un facteur d’union et de tolérance entre tous les Libanais». Il a également indiqué que «l’Église a joué un rôle dans la reconstruction après la guerre» et le retrait israélien du Liban-Sud. Interrogé sur le rôle éventuel des États-Unis vis-à-vis du Liban, le sénateur Chédid a pour sa part estimé que «la situation libanaise comporte des difficultés dont Israël et la Syrie sont responsables». «Les États-Unis se sentent très concernés», a-t-il ajouté. Il a également noté «qu’une grande partie du peuple libanais, notamment les jeunes, avaient quitté leur pays en raison de l’ampleur du chômage et de la situation politique, puisque le Liban est dénué de souveraineté, d’indépendance et de décision libre». Concernant la passation du pouvoir en Syrie et en Israël, M. Chédid a estimé que «le gouvernement israélien a changé mais qu’il ne va pas nécessairement œuvrer pour la paix. En Syrie, le pouvoir est nouveau, mais il est dans la continuité du régime précédent». Notons enfin qu’avant son départ du Missouri pour l’Illinois, Mgr Robert Chahine, ordonné évêque de Los Angeles par Mgr Sfeir, avait organisé un dîner en l’honneur du prélat maronite. Dans un mot prononcé à cette occasion, Mgr Chahine avait affirmé : «Le Liban a besoin d’aide, et nous avons besoin de l’aider. Il était souverain, libre et indépendant, et doit le redevenir». Remerciant son hôte, Mgr Sfeir a souhaité «que le Liban dépasse les difficultés auxquelles il fait face actuellement» et que les Libanais retournent un jour dans leur pays. Après avoir célébré l’office du dimanche à Peoria, Mgr Sfeir s’est dirigé vers Chicago, troisième étape de son voyage.