Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Le pays en proie à une crise multiforme

Larvée en certains secteurs, flagrante en d’autres, la crise infeste presque tous les domaines de la vie nationale. C’est du moins le diagnostic établi par un ancien dirigeant qui voit les perspectives d’un œil bien sombre. Et qui justifie son pessimisme par les raisons suivantes : – Le néant sharonien qui engloutit tout espoir de paix régionale. Et, partant, de redressement socio-économique au Liban. – Le peu d’effet des mesures prises par le gouvernement dans ce même domaine socio-économique, toujours stagnant. Les Libanais, en proie à de croissantes difficultés de subsistance, baignent dans une psychose de craintes perpétuelles. Et se demandent avec inquiétude si les Trente de M. Hariri sont capables de réussir, du moment que la confiance n’est pas au rendez-vous. Ni à l’intérieur, ni au niveau international. Cela à cause du fait que l’État libanais se dérobe à des obligations élémentaires, alors même que la situation régionale est des plus critiques. Les appréhensions socio-économiques de la population sont d’autant plus fortes que M. Hariri apparaît comme l’homme de la dernière chance. Et qu’on voit mal comment un autre réussirait là où le milliardaire aurait échoué. Surtout après l’expérience avortée du précédent Cabinet Hoss, pourtant truffé d’économistes ou de technocrates. Et dont la stratégie d’austérité n’a produit que des effets négatifs, paralysant l’activité économique sans pour autant réduire le rythme de l’endettement public. – Pour aggraver les choses, le manque de confiance est perceptible même au niveau des rapports entre les pouvoirs comme entre les dirigeants. Verbalement, ils protestent régulièrement de leur bonne entente. Mais quand il s’agit de prendre des décisions, ils se heurtent les uns aux autres, quand ils ne se font pas des crocs-en-jambe ou se tendent des pièges. D’où une absence évidente de cohésion et un climat de suspicion qui nuit à l’intérêt général bien compris. Ainsi l’État libanais n’offre aucune vision claire et unifiée d’un quelconque projet national. Et se perd dans une ronde infernale de lutte d’influence. – Un autre élément essentiel complique encore le magma local : la décision, parfaitement illogique ou même illégale, de ne rien décider au sujet de la présence militaire syrienne. Et de ne fixer aucun délai, aucun calendrier-programme pour un retrait progressif. Dès lors les espérances placées par une frange importante de la population dans l’assainissement des relations libano-syriennes se trouvent dissipées. Le malaise est d’ailleurs général, dans ce sens que les Libanais se disent convaincus, dans leur majorité, que leur pays est voué à continuer à vivre dans une situation anormale. En restant l’otage de ce que l’on appelle «les considérations régionales», émaillées d’intérêts internationaux variés. – Dans ces conditions, le Liban perd sa jeunesse. C’est-à-dire que sa population active, désespérée, bloquée par un chômage galopant, émigre en masse. Cependant, voulant conclure sur une note un peu moins sombre, la personnalité citée souhaite que le programme gouvernemental de privatisations et le projet de promotion des investissements rouvrent la porte à l’espoir, en réduisant la dette publique et en relançant la dynamique économique. De leur côté, des pôles économiques affirment que le pouvoir doit tout d’abord œuvrer pour dissocier le volet économique du volet politique, afin d’atténuer la crise. Ajoutant qu’en tout état de cause, les dirigeants et les politiciens doivent comprendre que l’heure n’est plus aux querelles intestines. Mais c’est sans doute trop demander à une caste qui se nourrit de ses déchirements.
Larvée en certains secteurs, flagrante en d’autres, la crise infeste presque tous les domaines de la vie nationale. C’est du moins le diagnostic établi par un ancien dirigeant qui voit les perspectives d’un œil bien sombre. Et qui justifie son pessimisme par les raisons suivantes : – Le néant sharonien qui engloutit tout espoir de paix régionale. Et, partant, de...