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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

SANTÉ - Conférence à l’USJ du Dr Narchi sur les traitements des douleurs postopératoires - Le malade a le droit de ne pas souffrir

Si les interventions chirurgicales sont parfois inévitables, il est toutefois possible d’éliminer les douleurs qui en résultent quelle que soit leur intensité. Au fil des ans, plusieurs techniques d’analgésie ont été mises au point dans le but de soulager le patient. Dans une conférence sur «La prise en charge des douleurs aiguës postopératoires» organisée par la faculté de pharmacie de l’Université Saint-Joseph, le Dr Patrick Narchi, anesthésiste à l’Hôtel-Dieu de France, expose les concepts et les moyens d’analgésie, leurs avantages ainsi que les risques qui peuvent en résulter si une bonne surveillance n’est pas assurée. Le choix du type d’analgésie dans le traitement des douleurs postopératoires varie selon la catégorie de l’intervention chirurgicale pratiquée. Il existe, en effet, trois types de chirurgies : les chirurgies mineures (kyste au sein, hernie inguinale) qui impliquent six à douze heures de douleur, les chirurgies moyennement douloureuses (césarienne, prothèse de la hanche) avec des souffrances allant de six à vingt-quatre et les chirurgies majeures (chirurgie thoracique ouverte, prothèse du genou) impliquant des douleurs qui peuvent s’étendre sur quarante-huit, voire soixante-douze heures. «Alors que l’anesthésie de la plaie ou les anti-inflammatoires peuvent soulager un malade sur lequel a été pratiquée une chirurgie mineure, les opiacés demeurent le traitement de choix pour les patients qui ont subi une intervention chirurgicale majeure», explique le Dr Narchi, qui ajoute qu’il ne faut pas injecter l’analgésique à la demande, mais anticiper la douleur en respectant les délais et les dosages pour ne pas tomber dans le problème du sur ou du sous-dosage. Et de rassurer qu’il n’y a aucun risque que le patient soit dépendant de la morphine ou des autres opiacés utilisés car, «quand on a mal on ne devient pas dépendant», indique-t-il. Formation indispensable des infirmières Au fil des ans, plusieurs techniques ont été mises au point pour soulager le patient, mais c’est le PCA (Patient Control Analgesia – analgésie auto-contrôlée par le patient) qui est la plus réclamée par les malades. «Il s’agit d’une pompe remplie d’analgésique, principalement de morphine, et qui est reliée à une perfusion intraveineuse, explique le Dr Narchi. Quand le malade a mal, il appuie sur la pompe et s’autoadministre le produit». Cette machine est toutefois réglée par l’anesthésiste, elle ne livre qu’un mg de l’opiacé toutes les dix ou quinze minutes. «Même si le patient se met à y appuyer toutes les minutes, il n’aura droit qu’à la dose indiquée par le médecin et dans les délais nécessaires», remarque-t-il. Et d’ajouter : «L’importance de ce concept c’est qu’il permet d’assurer immédiatement l’analgésie au patient en évitant les délais, cinquante à quatre-vingt-dix minutes classiquement connues, entre la demande du patient et l’administration de l’antalgique par l’infirmière». Les analgésies loco-régionales sont, elles aussi, très sollicitées. Il s’agit d’injecter les morphiniques ou d’autres antalgiques dans la région du mal. Un cathéter mis en péridurale pourrait être utilisé dans cette technique. «L’idéal serait d’adopter le système d’analgésie balancée, constate le Dr Narchi, c’est-à-dire de combiner plusieurs drogues à faibles doses au lieu de débiter une seule drogue à forte dose». Cela permet de diminuer les risques d’effets secondaires, les morphiniques pouvant causer une dépression respiratoire (0,9 %), des nausées ou des vomissements, et les analgésies régionales un risque rarissime de convulsions dû à la toxicité. Le Dr Narchi insiste par ailleurs sur la nécessité de former les infirmières des services. «L’investissement n’est pas uniquement au niveau médical et technique, mais au niveau humain également, note-t-il. Il faut bien former les infirmières sinon on prend le risque des techniques d’analgésies qui peuvent être dangereuses si les infirmières ne sont pas bien formées. Les évaluations de la situation du malade doivent se faire par écrit et des réunions entre les infirmières et les médecins doivent être tenues d’une façon régulière». Et de conclure : «L’analgésie n’est pas un luxe du malade, mais un droit du malade. Par conséquent, la couverture doit être assurée par les assurances et la Sécurité sociale».
Si les interventions chirurgicales sont parfois inévitables, il est toutefois possible d’éliminer les douleurs qui en résultent quelle que soit leur intensité. Au fil des ans, plusieurs techniques d’analgésie ont été mises au point dans le but de soulager le patient. Dans une conférence sur «La prise en charge des douleurs aiguës postopératoires» organisée par la...