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Actualités - CHRONOLOGIES

Francophonie - Efforts redoublés de Salamé pour que les contributions survivent au sommet - L’aide d’Ottawa sera substantielle, et on attend Paris... -

«Notre pays a consacré une enveloppe budgétaire importante pour assurer l’organisation de ce sommet, mais les moyens requis dépassant de loin nos capacités, nous avons sollicité l’appui de certains pays francophones, de l’Organisation internationale francophone et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Je tiens ici à remercier tous nos partenaires de leurs réponses extrêmement favorables», avait déclaré Ghassan Salamé, en conclusion de son allocution lors de la deuxième et dernière journée de travaux de la 15e Conférence ministérielle de la francophonie (CMF). L’un des quatre objectifs pour le Liban de cette 15e CMF semble ainsi avoir été pleinement atteint. C’était effectivement l’occasion idéale pour le représentant libanais à N’Djamena, le ministre de la Culture Ghassan Salamé, de multiplier les entretiens bilatéraux pour l’indispensable collecte de fonds et autres promesses d’aides en tous genres de la part des principaux pays francophones donateurs : le Canada, le Québec, la Suisse, peut-être la Belgique (ou la Communauté française de Belgique) et, évidemment, la France. Il a ainsi rencontré, au cours des deux jours qu’aura duré le sommet de N’Djamena, le secrétaire d’État canadien à la Francophonie et président sortant de la CMF Ronald Duhamel, la ministre québecoise des Relations internationales Louise Beaudoin, et le chef du département fédéral (ministre suisse) des Affaires étrangères Joseph Deiss. Et à chaque fois, c’est avec la même satisfaction – celle du travail bien fait – que Ghassan Salamé est sorti d’un des salons réservés aux réunions bilatérales du ministère tchadien des Affaires étrangères, lieu de tous les travaux de la 15e CMF. Satisfaction surtout parce que cette collaboration et cette aide des pays francophones donateurs ne concerneront pas uniquement le sommet d’octobre 2001 en tant que tel ou son déroulement, mais elles se poursuivront bien au-delà, pour toucher le ministère de la Culture et l’ensemble de ses activités. Le locataire du Starco (siège du ministère) a ainsi évoqué une collaboration étroite avec le Canada portant sur les bibliothèques municipales libanaises, l’organisation d’un MIDEM (le marché international des éditeurs de musique), ou sur la vulgarisation de l’accès à Internet – le Canada à lui seul est à l’origine de 30 % du contenu du web francophone. Et, pour le Québec, de formation universitaire. Quant au sommet à proprement parler, l’aide québécoise se concrétiserait par la formation d’agents de liaison, chargés du protocole et de la sécurité de chaque membre de chaque délégation qui sera présente en octobre à Beyrouth. L’aide canadienne, pour sa part, concernerait la communication interne, l’ensemble du système de sécurité – badges, surbadges, accréditations, portails – bref, tout ce qui coûte très cher et dont le Liban ne dispose pas. Madame la ministre... La ministre québécoise des Relations internationales, Louise Beaudoin, a répondu aux questions de L’Orient-Le Jour avec un très grand sourire et des yeux terriblement bleus. Selon des sources proches de la délégation libanaise, elle est sorti enthousiaste de son entretien avec le ministre de la Culture Ghassan Salamé. Et sur fond de compétition québéco-canadienne – c’est à qui contribuera le plus, chose dont le Liban ne pourrait que profiter. «Nous allons initier une mission : deux hauts fonctionnaires du gouvernement québécois se rendront en début de semaine (lundi 12 et mardi 13 février) à Beyrouth, et ils nous proposeront, à leur retour, un certain nombre d’actions, d’activités, de collaborations avec le Liban en prévision du sommet.» Est-ce que c’est une aide matérielle ? «Écoutez, on verra comment tout cela va se concrétiser. Nous avons déjà évoqué un certain nombre de choses, mais je préfère attendre le retour de la mission». Quid de la proportion de l’aide québecoise par rapport à la contribution fédérale ? «Dans l’aide canadienne, il y a un quart de fonds publics québécois. Mais on ajoutera à cela, et c’est ça qui est intéressant pour les pays amis, une participation purement québécoise». La «concurrence» semble rude entre le Canada, le Québec et la France. «Non, parce que tout cela peut s’additionner sans problèmes, et sans surenchères. On a certes, entre canadiens et québécois, deux conceptions différentes de la vie... 85% des francophones de tout le Canada vivent au Québec. Et nous, dans cet océan anglophone, nous sommes des militants. Et la francophonie doit avoir, dans cette perspective de mondialisation, sa voix (sa voie ?) propre, et originale. Il faut que chacun puisse s’exprimer, et être ce qu’il est. C’est ça le patrimoine universel – pas seulement les belles ruines». Vous êtes confiante par rapport aux capacités libanaises d’organisation pour ce sommet ? «Le Liban représente pour nous Québécois un intérêt particulier. Et je crois que les bouchées ont été doubles depuis quelques mois, et le ministre Salamé m’a rassurée. Oui, je suis optimiste. Tout se prépare dans les meilleures conditions, et nous allons voir ce à quoi nous pourrons contribuer nous-mêmes». Une dernière chose, puisque nous parlons francophonie... On dit madame la ou madame le ministre ? «La, la, on dit madame la ministre ! Vous savez, nous, nous sommes des pionnières, très avant-gardistes, féministes, et dix ans avant les Français. C’est évident, rien qu’en me regardant, non ?». C’est clair... Joseph Deiss Votre ambassadeur à Beyrouth, Jürg Streuli, au moment de la première réunion de la Commission de sélection des affaires culturelles dont il est membre, nous avait déclaré que la Suisse allait contribuer, d’une façon ou d’une autre, financièrement ou pas, à l’organisation d’octobre 2001. Où en êtes-vous aujourd’hui ? «Effectivement, nous avons discuté avec le ministre des possibles contributions que la Suisse pouvait apporter. Nous sommes d’abord heureux du thème choisi – le dialogue des cultures – et nous partageons avec le Liban cette dimension du plurilinguisme et de la pluriculturalité. Il est important, pour le Liban, que la dimension culturelle que l’on veut donner à ce sommet puisse être alimentée, et là, la Suisse prépare des productions diverses», a déclaré à L’Orient-Le Jour, le ministre suisse des AE Joseph Deiss. Est-ce que Berne signera un gros chèque pour le Liban ? «Pour le moment, nous n’avons pas parlé chiffres, il faut d’abord que nous connaissions les besoins du Liban pour organiser cela. Nous allons tout examiner.» Qu’en est-il de cette concurrence et du rapport de forces entre la France, le Canada et la Suisse ? «Il n’y a pas de leader ou de compétition. La francophonie a d’abord germé sur le continent africain. Et en tant que Suisse francophone, je n’ai pas le sentiment qu’il y ait une volonté de domination de la part du Canada ou de la France, ou une tendance chez les principaux financiers de la francophonie d’utiliser cet argument pour en tirer un avantage politique. Ce qui est naturel, par contre, c’est que les pays qui ont davantage de possibilités que d’autres fassent plus d’efforts». Paris, jeudi 16 février Et la contribution française dans tout cela ? Ghassan Salamé n’a pas rencontré, à N’Djamena, Charles Josselin, le ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie. Et pour cause : le ministre de la Culture, comme huit autres de ses collègues, accompagneront le Premier ministre Rafic Hariri dès demain pour un voyage officiel à Paris. Et dans trois jours, le jeudi 16 février, il signera avec Charles Josselin un premier protocole d’accord sur la coopération française pour l’année de la francophonie comme pour l’organisation du sommet, et un second avec son homologue française Catherine Tasca, concernant le ministère de la Culture. Quoi qu’il en soit, selon des sources autorisées à Beyrouth, les indices de la contribution française seraient extrêmement encourageants – et la contribution substantielle, tant pour l’année 2001, que pour le sommet : équipement du centre de presse, fonctionnement du site de la séance inaugurale – le Forum de Beyrouth –, transmission des images, accueil Internet, etc. Bref, que du bon, et tous les doigts restent croisés. L’odyssée de tous les possibles se précise à chaque fois un peu plus. Au tour maintenant de la mobilisation générale...
«Notre pays a consacré une enveloppe budgétaire importante pour assurer l’organisation de ce sommet, mais les moyens requis dépassant de loin nos capacités, nous avons sollicité l’appui de certains pays francophones, de l’Organisation internationale francophone et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Je tiens ici à remercier tous nos partenaires de leurs...