Abdel Méguid aujourd’hui à Beyrouth

Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel Méguid, est attendu aujourd’hui à Beyrouth venant d’Amman où il a participé aux réunions du comité ministériel de l’organisation panarabe. Au cours de son séjour de trois jours, M. Abdel Méguid sera reçu par les chefs de l’État, du Parlement et du gouvernement, le général Émile Lahoud, et MM. Nabih Berry et Rafic Hariri. Avec ses interlocuteurs, le secrétaire général de la Ligue passera en revue les résultats des réunions d’Amman et de ses contacts avec le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, au sujet de l’aide que les Nations unies peuvent apporter au Liban dans le domaine du déminage. Les perspectives de paix régionale après l’élection de M. Ariel Sharon au poste de Premier ministre figure aussi à l’ordre du jour des entretiens de M. Abdel Méguid avec les dirigeants libanais, à qui il communiquera en outre les résultats des démarches diplomatiques qu’il a entreprises pour empêcher Israël de mettre à exécution ses menaces contre le Liban et la Syrie. De sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, on s’est félicité du défilé de personnalités occidentales au Liban dans la mesure, a-t-on ajouté, où cela traduit l’intérêt que la communauté internationale porte au pays. Cet intérêt s’est exprimé par les visites des présidents de la Banque mondiale et de la Commission européenne, James Wolfenson et Romano Prodi, et aujourd’hui par celles du secrétaire général de la Ligue arabe et du chef de la diplomatie grecque, M. Georges Papandréou. Ces mêmes sources estiment qu’il ne faut pas «interpréter comme un signe de manque d’intérêt» le fait que le secrétaire d’État américain, le général Colin Powell, n’ait pas, jusqu’à hier soir, décidé d’inclure le Liban dans le programme de sa tournée proche-orientale. Le chef de la diplomatie américaine n’est sans doute pas porteur d’une proposition pour le déblocage du processus de paix, en attendant de connaître la position du nouveau Premier ministre israélien à ce sujet, selon ces sources. M. Powell, rappelle-t-on, visitera à la fin du mois l’Égypte, l’Arabie séoudite, Israël, la Jordanie, la Syrie, le Koweït, ainsi que Gaza et la Cisjordanie, où il doit notamment plaider pour l’apaisement entre Israéliens et Palestiniens. De mêmes sources, on s’est félicité du ton mesuré des résolutions de la conférence ministérielle d’Amman, soulignant qu’une telle modération s’inscrit dans le prolongement de la teneur des messages adressés par le secrétaire d’État américain aux chefs de l’État et du gouvernement. Dans ses deux missives, M. Powell avait exprimé l’espoir que tous les pays de la région donneront une chance au nouveau Cabinet israélien afin de parvenir à un accord de paix.