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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Vie politique - Le Amid du BN commente les propos d’Assad - Carlos Eddé : La Syrie a-t-elle renié l’accord de Taëf ?

Le Amid du Bloc national Carlos Eddé a longuement commenté l’entretien accordé par M. Bachar el-Assad, chef de l’État syrien, au quotidien ach-Chark el-Awsat, en date du 8 février, et qui, selon M. Eddé, rappelle des propos attribués à Abdel-Halim Khaddam, vice-président syrien, dans un entretien au Nahar (5 février 2001). M. Eddé s’est demandé en particulier si les sacrifices consentis par les Libanais pour parvenir à l’accord de Taëf ne l’ont été que pour voir aujourd’hui cet accord renié par ceux qui l’ont parrainé. De son communiqué, M. Eddé commence par rendre hommage au langage «posé» du chef de l’État syrien et souhaite que certains alliés de la Syrie au Liban s’en inspirent dans leurs discours. M. Eddé aborde ensuite le fond du sujet, et formule les observations suivantes : «I - Le chef de l’État syrien affirme que le dialogue en vue d’une décision ne peut être mené qu’avec l’État. Nous sommes en accord total avec cette position de principe, mais formulons à ce sujet la remarque suivante : la majorité du peuple libanais considère-t-elle que l’État et ses institutions issues de l’accord de Taëf représente la volonté propulaire réelle ? (...) Le peuple libanais souverain considère-t-il que ceux qui vont négocier en son nom sont libres et incarnent ses aspirations ? Les prises de position émanant de sources politiques ou religieuses au sujet des rapports libano-syriens sont-elles donc d’un poids nul ? (…) «II - Le chef de l’État syrien assure que la présence de l’armée syrienne au Liban est destinée à y maintenir la paix civile ? (…) Qu’en pense donc l’État ? Si les propos sont pertinents, alors toutes les réalisations dont se vante l’État sont vaines. En fait, ces propos jettent clairement le doute sur la capacité des Libanais de vivre ensemble, ainsi que sur la raison d’être de nos forces armées, qui comptent 75 000 hommes et accaparent 40 % du budget de l’État. L’interdiction faite à cette armée d’assumer ses responsabilités nationales et de se déployer sur la frontière internationale ainsi que le doute émis sur sa capacité de maintenir la paix civile sont-ils des arguments destinés à justifier le maintien de 35 000 soldats syriens au Liban ? «III - Le chef de l’État syrien affirme que la maintien de l’armée de son pays au Liban n’est plus lié à l’accord de Taëf, mais à des données politiques fluctuantes. Le BN s’est opposé dès le départ au document d’entente nationale, parce que ce texte a omis de mentionner clairement le retrait de l’armée syrienne du Liban, parlant seulement d’un redéploiement. Ce qui, à son avis, consacrait sa présence. Le coût élevé payé par le peuple libanais pour élaborer ce document sera-t-il vain, et ne l’a-t-il fait que pour en voir aujourd’hui le contenu renié par ceux-là mêmes qui étaient à l’origine de Taëf ? (…) «IV- Le président Bachar el-Assad affirme que le brigadier Ghazi Kanaan est responsable des SR syriens au Liban, et qu’il est donc normal que sa mission soit de nature militaire, ajoutant que ses visites au Liban sont naturelles, de par le fait même de sa présence (…). Mais les ingérences des SR syriens dans les moindres détails de la vie libanaise, politique et non politique, sont-elles donc faites dans l’intérêt de l’armée syrienne ? Est-ce dans ce cadre que de hauts responsables se rendent à Anjar ? Les rencontres avec les candidats aux élections et les personnalités ministrables sont-elles commandées par les impératifs de la sécurité de l’armée syrienne ? Les rapports décrits comme si naturels entre les deux peuples passent-ils donc obligatoirement par les SR syriens ? (…) «V - Le chef de l’État syrien affirme que c’est la résistance qui, en coopération avec l’État, détermine le timing et la nature des opérations qui pourraient être lancées du Liban contre Israël, pour libérer ce qui reste occupé (…) Le BN, qui a toujours appuyé sans réserve la résistance et apprécié ses sacrifices, ne peut qu’insister parallèlement sur le fait que le rôle principal appartient à l’État, et que c’est à la résistance de s’insérer dans le cadre du plan dessiné par l’État dans l’intérêt de la patrie (…). Après la libération du Sud, à l’exception des fermes de Chebaa, et la reconnaissance internationale de l’application de la résolution 425, même tronquée, nous devons revenir à l’accord d’armistice (23 mars 1949) qui consacre les frontières internationales entre le Liban et la Palestine, et ne fournir aucun prétexte à Israël et au gouvernement de M. Sharon pour envahir de nouveau le Liban. C’est d’autant plus important que les appréhensions de M. Abdel-Halim Khaddam sur la partition du Liban demeurent vives. Nous ne pouvons à ce niveau que condamner les positions de M. Khaddam par rapport au Liban. En date du 7 janvier 1976, il a affirmé que “la Syrie annexera le Liban, en cas de partition, car la Syrie le considère comme partie d’elle”. M. Khaddam est-il constant dans ses positions ? L’armée syrienne au Liban ne fait-elle donc qu’attendre que se produise la partition, en vue de l’annexion qui suivra ?». Le Amid du Bloc national refuse ensuite que le maintien des troupes syriennes au Liban soit lié d’une quelconque façon aux processus de paix et à l’avènement d’un règlement régional, comme l’avance le chef de l’État syrien, rappelant que le Liban n’est pas concerné par les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, mais par les résolutions 425 et 509. Il réaffirme aussi l’hostilité du BN et du Liban tout entier à l’implantation. Enfin, au chef de l’État syrien affirmant qu’il compte «visiter ultérieurement le Liban» et que «les rapports entre le Liban et la Syrie sont des rapports entre deux patries aux éléments constitutifs pleinement formés», M. Eddé répond : «Les rapports diplomatiques entre deux patries n’entrent-ils pas dans le cadre de ces éléments constitutifs ?».
Le Amid du Bloc national Carlos Eddé a longuement commenté l’entretien accordé par M. Bachar el-Assad, chef de l’État syrien, au quotidien ach-Chark el-Awsat, en date du 8 février, et qui, selon M. Eddé, rappelle des propos attribués à Abdel-Halim Khaddam, vice-président syrien, dans un entretien au Nahar (5 février 2001). M. Eddé s’est demandé en particulier si les...