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Actualités - REPORTAGES

DÉVELOPPEMENT HUMAIN - Sessions de formation professionnelle accélérée - L’autre école pour jeunes défavorisés

Il y a quelques jours, dans le local de la municipalité de Berkayel, au Akkar, dix-huit jeunes âgés de 15 à 19 ans recevaient un certificat délivré par l’Office national de l’emploi attestant de leur participation à des sessions de formation professionnelle accélérée organisées par le Mouvement social, en collaboration avec les municipalités de Berkayel et de Mechmech. Avant ces sept mois de cours théoriques et de stages, ces jeunes, obligés de quitter l’école très tôt, qui, s’ils n’étaient pas au chômage, travaillaient sept ou huit heures par jour pour dix mille livres la semaine, semblaient définitivement rejetés par un système social en panne. Désormais, ces jeunes sont en droit d’espérer à tout le moins y retrouver la place qui devrait être la leur. Et encore, quelque 40 % d’entre eux seulement trouveront un emploi. C’est pour prévenir la bombe à retardement qu’une telle situation représente que le Mouvement social agit et tente de mobiliser les différents secteurs économiques et acteurs sociaux concernés, soit l’ensemble de la société. Savoir communiquer et être compétitif Non moins de 37 % des jeunes ayant entre 15 et 19 ans au Liban sont hors de tout système scolaire ou circuit de formation. Ils sont formés, comme le dit pudiquement l’expression, à «l’école de la vie». Ce chiffre peut parfois atteindre les 49 % dans les régions défavorisées, comme c’est le cas au Akkar. En 1995, le Mouvement social, une ONG fondée en 1961 et reconnue d’utilité publique, met en place le programme «jeunes en difficulté» qui a pour but d’assurer une formation professionnelle intensive mais limitée dans le temps afin de donner une seconde chance à ceux qui n’ont pu bénéficier d’une formation scolaire normale et stable. Ce projet entend donc leur procurer une formation technique, professionnelle mais aussi déontologique. «Le jeune doit être informé de ses droits en tant que travailleur ; il doit apprendre à communiquer avec ses collègues, avec son supérieur d’une manière appropriée, ce qui lui assure une stabilité professionnelle, voire même une certaine évolution», explique Roula Haïdar, coordinatrice du programme. En définitive, il s’agit donc de resocialiser ces jeunes, une telle entreprise ayant fait défaut lors du passage à l’école, dont il s’agit pourtant de la mission première. La priorité est donc à leur insertion, en vue de favoriser leur épanouissement et leur éventuelle évolution, quoique limitée à la base, au sein de leur profession. Sensibiliser l’État et la société civile Depuis 1995, près 500 jeunes suivent chaque année des sessions de formation dans le domaine de l’infirmerie, de la mécanique et de l’électricité d’automobile, de l’électricité domestique, de la climatisation, de l’électronique, de l’agriculture, du bâtiment – pourtant saturé par la main-d’œuvre étrangère –, du stylisme, de la coiffure, de l’hôtellerie... À raison d’une dizaine d’heures hebdomadaires, les jeunes suivent alternativement les cours théoriques donnés dans les locaux du Mouvement social (Akkar, Ghobeiry, Jnah, Nabaa, Nabatiyeh, Saïda, Tripoli, Zahlé) ou ceux offerts par les municipalités et les stages au sein des divers établissements et entreprises qui collaborent au projet. Au tout début, le Mouvement social laissait le choix aux jeunes qui s’orientaient vers des professions classiques, traditionnelles, comme coiffeuse pour les filles ou mécanicien pour les garçons. Ensuite, et par souci de compétitivité, le Mouvement social s’est adressé aux divers agents économiques ainsi qu’à l’Office national de l’emploi afin d’orienter les sessions de formation en fonction des besoins du marché. On a donc développé les métiers de proximité en formant des aides-soignantes, des aides-jardinières et on a ciblé les métiers de maintenance de maisons, d’entreprises... Imad Taljé, 18 ans, aide-infirmier, témoigne : «J’ai quitté l’école à l’âge de 14 ans et j’ai travaillé comme commis dans un supermarché. J’ai suivi une formation en mécanique automobile et j’ai réussi. Mais ce n’était pas ce que je voulais vraiment. Alors, quand j’ai su qu’il y a avait une formation en aide-infirmier, j’ai recommencé. Aujourd’hui je travaille à l’hôpital et mes professeurs m’encouragent à poursuivre ma formation». Pour l’année 2000, l’Union européenne, des ONG internationales et le Mouvement social ainsi que les diverses aides privées ont pu fournir les 218 800 dollars nécessaires à la mise en place et au maintien du programme «Jeunes en difficulté». Dans un proche avenir, le Mouvement social tentera d’élargir ses liens avec les municipalités et les entreprises et d’intervenir au niveau de la politique nationale pour garantir les droits d’une jeunesse qui ne saurait continuer à être marginalisée. Pour toute information : Mouvement social, 185, rue Badaro, Beyrouth B.P. : 116-5212 Tél. : 9611 390 335/383 718 Fax : 9611 387 736 mvsocial@inco.com.lb
Il y a quelques jours, dans le local de la municipalité de Berkayel, au Akkar, dix-huit jeunes âgés de 15 à 19 ans recevaient un certificat délivré par l’Office national de l’emploi attestant de leur participation à des sessions de formation professionnelle accélérée organisées par le Mouvement social, en collaboration avec les municipalités de Berkayel et de Mechmech....