Coopération - La presse sollicitée - pour combattre la corruption

La commission nationale pour la lutte contre la corruption a sollicité hier l’aide de la presse dans sa mission et s’est mise d’accord avec le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, pour tenir une réunion avec les rédacteurs en chef, membres du syndicat, et pour former avec eux un comité conjoint de coordination. Le président de la commission, M. Boutros Harb et l’ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, M. Philippe Khairallah, ont rendu visite hier à M. Karam, pour lui exposer leur tâche, qui consiste à établir une stratégie de combat contre les pratiques irrégulières au Liban. S’adressant à M. Karam, le député de Batroun a estimé que «ce n’est pas par une simple décision qu’il est possible de mettre fin à la corruption, mais grâce à une prise de conscience populaire que nous ne pouvons obtenir qu’à travers notre collaboration avec vous». Il a particulièrement insisté sur le rôle des médias. «Vous pouvez nous aider à créer un climat propice pour sensibiliser l’opinion publique aux dangers de la corruption et du gaspillage et à leur impact négatif sur le pays ainsi que sur les nouvelles générations», a-t-il dit. Après avoir plaidé en faveur d’une amélioration de la moralité, M. Harb a rappelé que la commission qu’il préside est formée de volontaires, bien qu’elle ait été constituée par le Conseil des ministres, conformément à un accord conclu en ce sens avec le bureau des Nations unies pour la lutte contre la corruption. «Elle bénéficie d’une autonomie financière, administrative et même politique. Notre mission sera couronnée de succès si elle jouit de l’appui des journalistes», a-t-il fait valoir. M. Khairallah a renchéri en estimant que si la presse met tout son poids dans la balance pour lutter contre les pratiques irrégulières, «la décision politique suivra et les responsables seront contraints de dévoiler les actes de corruption à l’opinion publique qui pourra devenir une force de pression».