Vie politique - L’armée au Sud, réclament - Nassib Lahoud et Chamoun

À la veille de l’élection du Premier ministre en Israël, Nassib Lahoud, député du Metn-Nord, et le chef du Parti national libéral Dory Chamoun ont appelé hier une nouvelle fois au déploiement de l’armée du Liban-Sud, afin d’éliminer les causes de tension dans cette région. MM. Lahoud et Chamoun s’exprimaient séparément à l’issue d’entretiens à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. «Le Liban doit faire preuve d’une extrême prudence afin d’empêcher que le théâtre du Liban-Sud ne soit utilisé pour faire passer les objectifs régionaux d’Israël», a déclaré à la presse M. Lahoud à sa sortie de Bkerké. «D’où la nécessité pour le Liban de déployer son armée au Sud et de traiter positivement avec la communauté internationale qui l’a toujours soutenu à obtenir la libération de son territoire», a-t-il ajouté. Le gouvernement devrait également «faire tout son possible sur le plan juridique pour s’assurer l’approbation de la communauté internationale dans le processus de libération des fermes de Chebaa», a-t-il souligné, laissant entendre par là que le Liban devrait en priorité régler son différend avec les Nations unies à ce sujet. Évoquant la situation économique et financière du pays, le député du Metn a déploré que le gouvernement se soit contenté d’adopter «un budget ordinaire» au moment où le Liban traverse «une crise extraordinaire». Selon lui, il devient urgent pour le Cabinet de faire accompagner ce projet de budget par un plan économique, financier et social destiné à résorber la crise et étalé sur les prochaines années. Il faut qu’une telle stratégie «aborde des questions fondamentales, que l’État n’a pas évoquées jusqu’ici, comme par exemple le volume du secteur public civil et militaire et celui des dépenses publiques, que je considère comme étant un obstacle au règlement de la crise», a-t-il dit. La question des dépenses militaires devait également être abordée par M. Chamoun après son entrevue avec le patriarche. «Une grande partie du budget est consacrée à l’armée alors même que personne n’est disposé à envoyer cette dernière remplir son devoir au Liban-Sud, en conformité avec les exigences du droit international», a déclaré le président du PNL. «Les perspectives régionales s’annoncent problématiques. Nous nous devons de prévenir les développements ultérieurs au moins en réfléchissant à ce qui nous attend», a-t-il dit dans une allusion à la probable victoire d’Ariel Sharon au scrutin d’aujourd’hui en Israël. «Nous devons nous tenir prêts et non pas attendre l’événement pour réagir, comme le fait d’ordinaire l’État libanais». Sur un autre plan, le patriarche Sfeir a reçu le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, qui était accompagné de cheikh Abdel-Amir Chamseddine, frère du président du CSC décédé, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine. Cheikh Kabalan devait par la suite faire état d’une «entente» avec le patriarche sur la nécessité de «protéger le Liban de tout incident préjudiciable dans la perspective de l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon» en Israël.