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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Social - Séminaire à la faculté de médecine de l’USJ - Travail social et média : un mariage heureux

Sous la présidence du ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, et du directeur général du quotidien An-Nahar, M. Gebran Tuéni, les assistants sociaux ont organisé hier à la faculté de médecine de l’USJ un séminaire portant sur la relation entre le travail social et les médias. Une rencontre qui s’est étalée sur une journée et qui a été animée l’avant-midi par plusieurs interventions individuelles et l’après-midi par l’organisation de petits ateliers, en forme de débats, sur des sujets sociaux comme le militantisme ou la liberté d’expression. Devant une salle pleine, le thème proposé fut abordé sous ses différents aspects par des spécialistes en la matière. Le mot d’ouverture a été prononcé par Mme Nadia Tewtel, présidente de l’association des assistants sociaux, qui a souligné la nécessité d’un dialogue concret entre les médias et le travailleur social. «Une interactivité entre ces deux secteurs est primordiale pour promouvoir et encourager le travail social qui est indispensable pour le bon fonctionnement d’une société étatique», a-t-elle dit. Mme Tewtel a ensuite affirmé que «le travail social, tend de nos jours à se modifier à cause des changements politiques, économiques et sociaux dans notre institution. Par conséquent, cela présente de nouveaux défis pour nos assistants sociaux». «L’important, a-t-elle souligné, est de bien faire comprendre au travailleur social l’importance du rôle des médias dans la promotion de son travail». L’importance du service social Prenant à son tour la parole, la directrice de l’école sociale, Mme May Hazzaz, a évoqué le rôle des assistantes sociales, proposant une clarification et une définition du travail social dans ses deux volets professionnel et bénévole. «Au Liban, le travail social englobe diverses professions dotées d’une histoire, d’un diplôme universitaire et d’une qualification précise», a souligné Mme Hazzaz. «Le service social doit, quant à lui, agir avec les familles, sur le terrain, pour les aider à améliorer leurs conditions de vie sur le plan économique et social. Il les aide à développer leurs capacités propres afin de maintenir leur autonomie et de faciliter leur réinsertion», a- t-elle ajouté. Mme Hazzaz a ensuite souligné l’importance de «cette nouvelle force» que représentent les médias. Ceux-ci «divulguent les problèmes sociaux en rendant publics certains tabous qui constituent pour le service social de nouveaux défis». Mme Jo Gaha, membre de la Fédération internationale des travailleurs sociaux, est intervenue après Mme Hazzaz. Elle a expliqué l’importance de l’alliance médias-travailleurs sociaux, dans le cadre d’un éventuel changement social. «Les assistants sociaux, a-t-elle noté, sont en fait, au niveau international, des agents de changement social». Société et médias C’est ensuite M. Tuéni, directeur du quotidien An-Nahar, qui a évoqué le problème du changement social en comparant l’activité du travailleur social à celle du journaliste, une activité qui a finalement les mêmes buts : «Il n’est pas possible d’espérer un réel changement si la personne se montre nonchalante et peu intéressée par son travail. Il est essentiel d’avoir recours à des hommes capables d’aider autrui, d’aider les personnes dans le besoin pour que ceux-ci puissent évoluer dans un cadre social meilleur. Le travailleur social et le journaliste sont des personnes qui sont attentives aux problèmes d’autrui», a précisé M. Tuéni. «Tous les deux s’efforcent d’étudier la situation sociale sur le terrain, d’en rechercher les causes, de bien examiner toutes les données techniques pour espérer trouver une solution. Le travailleur social et le journaliste sont tous les deux au service de la patrie. Leur travail sur le terrain se rejoint et se complète», conclut-il. À son tour, le ministre de l’Information, M. Aridi, a souligné «l’importance de posséder des médias officiels actifs et non pas des médias pour des officiels». «L’essentiel, pour lui, demeure dans le fait que les médias doivent être la propriété de tous les Libanais sans exception. Le rôle des médias ne se limite pas uniquement à la couverture de tout ce qui touche au social. Il a pour but d’analyser en profondeur les problèmes sociaux, d’où le lien entre les deux secteurs». Après une pause d’une demi-heure, la réunion a repris avec l’intervention de Mme Colette Chayban, rédactrice en chef de la revue Noun, qui a posé le problème suivant : «La société souffre-t-elle de ses médias ?». Pour répondre à cette question, Mme Cheyban fait une analyse complète de l’influence des médias sur la société, et plus particulièrement sur les jeunes (Internet, jeux vidéos…) ainsi que sur la modification du paysage médiatique, qui est en quelque sorte victime du «trop d’informations». Qu’attendent les journalistes des travailleurs sociaux ? C’est cette question qui a été abordée par Mme Claude Abi Nader, journaliste à la MTV, qui a tout d’abord rendu hommage aux travailleurs sociaux. «C’est grâce à leur travail que nous avons eu la possibilité à la MTV de réaliser un reportage sur la prostitution au Liban», a-t-elle affirmé. Mme Abi Nader a souligné «l’importance du travail (en parallèle) des journalistes et des assistants sociaux qui, grâce aux médias, tant dans l’audiovisuel que dans la presse écrite, peuvent se faire entendre et réagir aux problèmes sociaux. Le but d’un tel travail est de sensibiliser l’opinion publique et les grandes institutions aux problèmes qui existent chez nous», a-t-elle précisé. C’est sœur Aïda Yazbeck, assistante sociale, qui a insisté sur la notion de «professionnalisme» pour qualifier «le travail effectué par les assistants sociaux sur le terrain». «C’est un travail de longue haleine, qui mérite un profond respect», a-t-elle dit. Sœur Aïda a ensuite comparé le travailleur social et le journaliste en affirmant qu’ils se ressemblent à trois niveaux : la richesse, la complexité et la diversité. «Il est essentiel pour nous (assistants sociaux) de nous servir de la presse pour promouvoir notre activité», a-t-elle déclaré. Le dernier mot est revenu à M. Jean-Claude Gabriel, ancien journaliste à L’Orient-Le Jour et professeur à l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Auteur d’un ouvrage intitulé Regard, dans lequel il présente plus de dix années d’expérience sur le terrain en tant qu’assistant social et journaliste, JC Gabriel dresse un tableau sombre de la société actuelle. «Le travail social se fait parfois dans un champ miné. Et la clientèle se faisait une image fausse de cet assistant social, qu’elle considérait comme étant “le bienfaiteur”, le faiseur de charité . Et pourtant, ce travailleur social savait très bien qu’il n’était pas un missionnaire de l’ombre». On parle de réalité. «Mais quelle réalité ?», s’interroge-t-il. «Celle des délinquants juvéniles qui, faute d’être installés dans des centres spécialisés, risquent de voir la prison au bout du chemin ? Celle des mères-célibataires vivant dans un environnement miné par les préjugés ? Celle de la prostitution où l’on passe d’une loi réglementariste à une désorganisation totale avec en filigrane des maisons clandestines, où abondent les témoignages sur des pères incestueux, des mères alcooliques, des proxénètes psychopathes et des viols à l’âge de 10 ans ? Et la femme battue ? Se traîne-t-elle toujours sur ce long parcours humiliant, souvent sans voie de recours ?». Autant de maux auxquels les assistants sociaux, «témoins de la réalité», tentent toujours de remédier. «Mais ils savent aussi que le chemin est long, la voie difficile et leur champ d’action limité par le trop de difficultés rencontrés», a-t-il conclu.
Sous la présidence du ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, et du directeur général du quotidien An-Nahar, M. Gebran Tuéni, les assistants sociaux ont organisé hier à la faculté de médecine de l’USJ un séminaire portant sur la relation entre le travail social et les médias. Une rencontre qui s’est étalée sur une journée et qui a été animée l’avant-midi par...