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Actualités - ANALYSES

DESIGN - Simple, géométrique et ludique - Nabil Gholam et Anna Corbero : des idées en acier

Ils sont mari et femme. Nabil Gholam, architecte, et Anna Corbero, peintre et sculpteur, se rejoignent dans la création d’objets et de meubles ludiques, simples, épurés et ingénieusement fonctionnels. Un «plaisir» qu’ils s’offrent en marge de leurs métiers respectifs, et qu’ils ne voudraient surtout pas voir se transformer en véritable business, sérieux et prétentieux. Rue Abdel Wahab el-Inglizi, le bureau d’architecture et d’urbanisme de Nabil Gholam est un bel exemple de leur travail, puisqu’il est presque entièrement meublé de leurs créations. Quant au grand public, il a pu découvrir ces œuvres dans le cadre des expositions «Table rase», sous le label Maus Haus. Tout a commencé il y a six ans, lorsque le couple décide de s’installer à Beyrouth. Un bureau d’architecture à fonder et à lancer, un chez-soi à meubler, cela représentait de lourdes dépenses. «Nous nous sommes donc retrouvés dans la situation de devoir fabriquer des meubles pour nous, avec le budget le plus réduit possible, que ce soit pour le bureau – situé à Gemmayzé à l’époque – ou pour notre maison», indique Nabil Gholam. C’est ainsi qu’ils s’attèlent à la création d’une ligne personnelle, qui soit fonctionnelle, et surtout peu coûteuse. Éprouvant tous les deux quelque affection pour l’acier, pour son côté solide, ductile et fort, c’est vers ce métal qu’ils se tournent. Et inventent toute une gamme de meubles quasiment invisibles, géométriques, très durables, très solides, au look épuré. «Mais nous pouvons également utiliser d’autres matériaux, toujours nobles et simples», précise Gholam. Par la suite, Nabil Gholam et Anna Corbero garderont la même philosophie, pour toutes leurs œuvres. «Ce ne sont pas des objets faits pour être remarqués», insiste Nabil Gholam, dont la devise est «simplicité et économie». Sa femme, elle, est plus expressive. Elle s’amuse à créer des lampes, en forme de cœur ou de fleur, auxquelles elle intègre des éléments colorés en plexiglas, qu’on peut changer selon son goût. Cela donne des atmosphères lumineuses différentes, des ambiances chaleureuses. Elle invente également des porte-rideaux et autres éléments décoratifs aux détails sympathiques. Rapidement, les commandes commencent à arriver. C’est avec «Table rase» que le couple Gholam/Corbero commence à dessiner ses meubles. «Nous avons aussi dû penser à la production, passer du maître ferronnier à une organisation plus industrielle des choses». Inventer selon les besoins Nabil Gholam et Anna Corbero exposent souvent leurs objets dans le cadre des expositions «Table rase». Pour le reste, ils travaillent avec des particuliers, qui entrent en contact avec eux grâce au bouche-à-oreille. «Lorsque nous nous occupons d’intérieurs – seulement pour les projets dont nous nous occupons – nous proposons généralement à nos clients quelques-unes de nos idées design, qui apportent toujours une note originale». Côté technique, ils traitent le métal de plusieurs façons : rouillé, oxydé, puis passé à la cire d’abeille ; ou naturel, brut, avec même des traces de ponçage apparentes. Et pour ne pas que cela rouille, une couche de vernis est passée. «L’avantage du métal est que de petites sections carrées d’un centimètre peuvent supporter des centaines de kilos, sans que le meuble ne “danse”», indique Nabil Gholam. «Nos meubles occupent donc très peu de place et l’acier permet de régler plein de petits problèmes, car il s’adapte facilement à certaines particularités architecturales». Si les «squelettes de métal» de Maus Haus peuvent paraître un peu froids, cette impression disparaît relativement dès qu’ils sont «remplis» et intégrés dans un cadre. Quant à l’acier rouillé, il est en lui-même beaucoup plus chaud et ressemble parfois à s’y méprendre au bois. Maus Haus, ce sont des tables gigognes, des consoles, des banquettes, des bureaux, des bibliothèques, des armoires, des porte-rideaux, des tréteaux, des étagères, des échelles, des lampes, des presse-livres, et autres objets que l’on peut incorporer de différentes manières dans un intérieur, comme ces petits cubes en acier plié, multifonctionnels, à disposer dans plusieurs coins de la maison. Sans oublier les articles inédits, inventés selon les besoins, notamment les porte-plans, très utiles pour les architectes. Pour Nabil Gholam, le design est une échappatoire amusant. «Comme ce n’est pas notre activité principale, nous le prenons avec un certain recul et une certaine tranquillité. C’est agréable parce que la plupart des autres choses que je fais sont intensives. Il y a des dates à respecter ; des budgets sont en jeu ; les clients sont exigeants… Alors que là, nous travaillons à notre gré, librement». Et c’est d’autant plus agréable.
Ils sont mari et femme. Nabil Gholam, architecte, et Anna Corbero, peintre et sculpteur, se rejoignent dans la création d’objets et de meubles ludiques, simples, épurés et ingénieusement fonctionnels. Un «plaisir» qu’ils s’offrent en marge de leurs métiers respectifs, et qu’ils ne voudraient surtout pas voir se transformer en véritable business, sérieux et prétentieux. Rue Abdel...