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Actualités - BOOK REVIEWS

VIENT DE PARAîTRE - Impérissables souvenirs - de Souk el-Gharb

Il y a des lieux aussi vivants – si ce n’est plus – que les êtres et dont les souvenirs sont sans nul doute impérissables. C’est dans une mémoire chargée d’images éblouissantes, de senteurs pénétrantes embaumant les pinèdes et de lumières colorées et vives que s’est trempée la plume frémissante du Dr Samir el-Salibi pour parler de Souk el-Gharb dans un livre justement et simplement intitulé Souk el-Gharb fi zakirati (Souk el-Gharb dans ma mémoire – Édition Dar al-Mirad – 109 pages). Écrit dans une langue arabe fluide et accessible à tous les lecteurs, agrémenté d’images d’autrefois où portraits éloquents et paysages fabuleux font bon voisinage, documenté avec sérieux sans toucher toutefois la barbante méticulosité des chercheurs universitaires, cet ouvrage jette la lumière sur l’histoire et l’historique de Souk el-Gharb se prélassant à côté d’un chêne sans âge, à l’ombre d’une vieille église où dorment les vestiges des fleurs de lys de la France et des Croisés... On évoque volontiers cette florissante période de la soie ainsi que l’ouverture d’une prestigieuse école en 1855 qui transforma Souk el-Gharb du statut de simple hameau à celui d’une petite ville animée… Histoire d’une terre généreuse et haut lieu de la villégiature libanaise contée par un médecin qui ne s’arrête pas à la frontière de son métier mais, fin lettré, taquine aussi les muses... Ici, le Dr Samir el-Salibi aborde Souk el-Gharb, sa terre de prédiction et de prédilection, en historien libre et sincère tout en ne négligeant guère, chemin faisant, l’importance des petits détails. Voyage donc à travers une cité, ses habitants (une série de portraits exquis), son histoire mouvementée, emportée dans le flot des événements, ses églises (Mar Geriès), ses hôtels (l’ex-palais Sursock, Grand Hôtel Kamel) – ravagés par la guerre – ses institutions, ses demeures, ses palais... C’est avec plaisir qu’on parcourt une galerie de portraits où vivent des personnages de tous bords (aussi bien des rives de l’écriture et de la poésie que des dorures des salons royaux), ainsi on côtoie dans ces pages Philémon Wehbé, cheikh Élias Khalil Zakari et prince Youssef Kamal, de la famille royale d’Égypte. Sans oublier de parler de cette jeune Samira Baroudi qui remporta en 1935 le titre de reine de beauté (pour la Syrie et le Liban) et participa au concours de beauté mondial, et fut par la suite l’épouse de Charles Corm qui eut une dévotion particulière pour Souk el-Gharb dont sa femme était originaire. Voilà un livre paisible, comme les paysages qu’il décrit, et qui jette un authentique pont entre le passé et le présent pour mieux comprendre l’histoire d’une «montagne inspirée».
Il y a des lieux aussi vivants – si ce n’est plus – que les êtres et dont les souvenirs sont sans nul doute impérissables. C’est dans une mémoire chargée d’images éblouissantes, de senteurs pénétrantes embaumant les pinèdes et de lumières colorées et vives que s’est trempée la plume frémissante du Dr Samir el-Salibi pour parler de Souk el-Gharb dans un livre...