Religion - Aram Ier : L’utilisation de la violence pour une cause juste peut se justifier

Le président du comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le catholicos Aram Ier, a provoqué un émoi considérable, à la réunion que tient le comité à Postdam (Allemagne), jusqu’au 6 février, en affirmant dans son rapport que l’utilisation de la violence pour une cause juste peut se justifier. Aram Ier a procédé dans son rapport à une étude détaillée du problème de la violence, et abordé dans une partie essentielle de son rapport, la question de son usage en dernier recours. «Bien entendu, il ne saurait être question de légitimer la violence dans n’importe quelle situation», a-t-il dit, «mais nous ne pouvons pas non plus condamner la violence lorsqu’elle est employée en dernier recours au service de la justice et de la dignité humaine», a-t-il affirmé. Le rapport évoque en particulier l’impossibilité de condamner ceux qui doivent se résoudre à utiliser la violence en dernier recours, comme l’ont fait les Sud-Africains et les Palestiniens. Cette partie du rapport a soulevé les protestations de nombreuses églises protestantes qui soutiennent qu’il est impossible de «rompre le cycle de la violence par la violence». «Pour prévenir la violence, il est fondamental de mettre en place une culture de la paix. Les États et les sociétés investissent plus d’argent dans des systèmes et des initiatives qui alimentent la violence que dans des processus visant à promouvoir la justice et la paix», a fait remarquer Aram Ier, qui a souligné la responsabilité de la communauté internationale en ce domaine. Aram Ier a également évoqué le problème de l’intervention humanitaire et la question de savoir jusqu’à quel point elle répond au souci d’apporter aide et assistance à autrui ou sert les intérêts économiques et stratégiques des puissances. Enfin, le rapport du catholicos a appelé à un dialogue novateur avec d’autres religions ainsi qu’avec la société civile dans son ensemble.