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Actualités - REPORTAGES

Passer à une économie - de marché

«Entre 1975 et 2000, rien n’a été fait pour passer de l’économie de production à l’économie de marché», considère Riyad Saadé, ingénieur agronome et directeur du Centre libanais de recherche agronome, interrogé sur les problèmes auxquels fait face le secteur agricole. «On en est encore à la vision des années 30, quand on cultivait ce que notre terre et notre climat nous permettaient de produire le mieux. Or aujourd’hui, il faut prendre en considération les demandes du marché, ne pas le noyer par une surproduction saisonnière». Il donne l’exemple des raisins libanais qui sont tous produits en septembre. Pourquoi ne pas essayer d’autres variétés dont les saisons s’étendraient de juin à novembre ? Abordant les politiques étatiques, M. Saadé relève une grande lacune. «L’État libanais n’a pas compris qu’il existe deux types d’intervention, l’un pour le traitement d’urgence et l’autre pour le développement à long terme. Il mélange les deux tout le temps, et n’obtient pas de résultat satisfaisant. Or les deux types d’intervention sont nécessaires, mais chacun à part». Selon M. Saadé, ce qu’il faut traiter urgemment, c’est la question des marchés, pas la production à ce stade. «Si, à titre d’exemple, nous savons que la saison de pommes de terre au Akkar tombe en mai, il ne faut pas attendre juin pour en parler, mais dresser un plan dès janvier», dit-il. «Il faut savoir que l’agriculteur est à bout de souffle. Des mesures urgentes doivent viser à lui redonner espoir, parce qu’il ne croit plus en rien». Pour ce qui est du développement durable, M. Saadé considère qu’il devrait reposer sur deux actions essentielles : d’une part effectuer un recensement des agriculteurs, des terres cultivées et de la production, et d’autre part étudier les marchés domestiques et d’exportation, ainsi que la concurrence. «L’avenir doit être basé sur la vision des marchés», souligne-t-il.
«Entre 1975 et 2000, rien n’a été fait pour passer de l’économie de production à l’économie de marché», considère Riyad Saadé, ingénieur agronome et directeur du Centre libanais de recherche agronome, interrogé sur les problèmes auxquels fait face le secteur agricole. «On en est encore à la vision des années 30, quand on cultivait ce que notre terre et notre...