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Actualités - REPORTAGES

700 000 arbres abattus par les Israéliens en 1982

Les différentes étapes d’implantation du projet de préservation du site de Ammick (sur les terrains appartenant à la famille Skaff) ont été détaillées par Michel Skaff, l’un des propriétaires du domaine. Il a particulièrement insisté sur les réformes en matière d’agriculture : «Notre but ultime est d’arriver à une agriculture biologique, tout en réduisant graduellement les quantités de pesticides utilisées aujourd’hui sur les terres cultivées à Ammick. Un cahier de charges très précis est annexé à tout contrat signé avec un agriculteur». Michel Skaff a précisé notamment qu’une surface non négligeable de terres précédemment cultivées a été restituée aux marécages, et que des études sont en cours pour organiser l’utilisation des ressources d’eau, surtout que le niveau de la nappe phréatique a considérablement baissé. «Depuis que nous avons décidé d’entreprendre ce projet il y a trois ans, nous avons révolutionné l’administration de la société, y introduisant les notions d’environnement, d’écotourisme, etc»., a-t-il poursuivi. Une série de mesures a été prise depuis 1998 : la réduction du nombre de chèvres (cet animal est connu pour manger tout ce qu’il trouve, y compris les pousses d’arbre) d’environ 10 000 à 1 500 têtes. L’entrée du domaine est désormais contrôlée par des barrages et des gardes : les problèmes de chasse, d’incendies accidentels et d’abattage d’arbres ont été ainsi considérablement réduits. Par contre, les environnementalistes et les chercheurs ont aujourd’hui la chance de pratiquer leurs activités avec plus de calme. Le site sera ouvert à l’écotourisme seulement quand toutes les études seront achevées. L’eau des marécages de Ammick ayant été pompée sans contrôle durant les années de guerre, tous les canaux de drainage ont été fermés depuis 1998. Par ailleurs, une étude a été nouvellement lancée pour le reboisement des régions montagneuses. Il faut préciser que des milliers d’arbres (le chiffre estimé est de 700 000) ont été abattus par les Israéliens lors de leur invasion du Liban, en 1982. Des problèmes d’érosion du sol sont apparus comme conséquence de ces actes. D’autre part, un rapport rédigé par deux experts français évoqué par Michel Skaff a fait état de la nécessité de préserver le sol superficiel dans les terrains agricoles. «Toute la production agricole aurait été menacée si des mesures n’avaient pas été prises», a-t-il dit. Enfin, il a souligné l’importance de la sensibilisation écologique, ce à quoi la société de Ammick contribue par des sessions éducatives pour agriculteurs et pour élèves principalement. «Nous sommes aussi très concernés par les activités de nos voisins», a précisé Michel Skaff. «L’environnement est un tout. Il est évident que s’il prend l’envie à l’un d’eux de se lancer dans un projet de carrière ou d’usine, l’impact sera très négatif sur nous». Il a cité les autres propriétaires de Ammick (qui possédent environ 1 000 hectares, dont une partie des marécages) avec lesquels la coopération est en cours. Par ailleurs, la proximité de la réserve des cèdres du Chouf ne peut que soutenir la cause de la préservation de Ammick. «L’environnement est un secteur productif, pas une affaire de cœur», a constaté Michel Skaff, indiquant que c’est là l’une des convictions de sa famille. À l’intention de L’Orient-Le Jour, il a ajouté : «Nous nous battons pour que le nouveau plan d’urbanisme en gestation actuellement à la direction générale du même nom réglemente les constructions dans les régions agricoles du pays». Sur le terrain, il était impossible de ne pas remarquer que l’un des petits propriétaires, voisin du domaine, avait déjà érigé un bâtiment de quatre étages… en pleine campagne ! À la question de savoir comment les propriétaires du domaine se protégeaient de l’infiltration d’eau polluée des fleuves environnants, notamment le Litani, Michel Skaff a répondu : «Nous avons effectivement un problème avec l’eau de la rivière Hafir provenant de Qab Élias. Nous avons construit un grand mur de terre qui empêche l’infiltration en direction du marécage. De notre côté, la vie aquatique grouille dans l’eau, alors qu’elle a disparu ailleurs». Y a-t-il une coopération avec les municipalités des environs pour une lutte contre la pollution ? «Il faut préciser que nous n’avons attendu personne pour améliorer l’environnement sur notre domaine», a-t-il souligné. «Nous sommes toutefois ouverts à la coopération et nous avons envoyé une lettre dans ce sens au ministère de l’Environnement».
Les différentes étapes d’implantation du projet de préservation du site de Ammick (sur les terrains appartenant à la famille Skaff) ont été détaillées par Michel Skaff, l’un des propriétaires du domaine. Il a particulièrement insisté sur les réformes en matière d’agriculture : «Notre but ultime est d’arriver à une agriculture biologique, tout en réduisant...