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Actualités - CHRONOLOGIES

AGRICULTURE - Le problème de la contrebande, une responsabilité libanaise, affirme Berry - Débat au Parlement pour tenter - de trouver une solution à la crise

Malgré la situation désespérée dans laquelle se débattent encore les agriculteurs, la bonne nouvelle pour eux est que le débat est enfin ouvert au sujet de la place que devrait prendre ce secteur dans l’économie libanaise. Les efforts actuels déboucheront-ils sur une véritable éclaircie et des mesures pratiques ? Hier, la commission parlementaire de l’Agriculture, présidée par le député Hussein Hajj Hassan, a organisé, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), une réunion avec les agriculteurs, les responsables de syndicats agricoles et tous les concernés par ce secteur. Après la séance inaugurale qui s’est déroulée en présence du chef du Parlement, M. Nabih Berry, du ministre de l’Agriculture, M. Ali Abdallah, et du représentant du Pnud au Liban, M. Yves de San, les participants ont été invités à intervenir pour exposer leurs remarques. Celles-ci devraient être le point de départ d’une liste de recommandations que la commission de l’Agriculture s’engage à faire parvenir aux autorités concernées. Elles ont surtout porté sur la nécessité d’arrêter la contrebande, de réduire le coût de production, d’accorder des prêts bonifiés aux agriculteurs, de réviser les accords signés avec les pays voisins… M. Berry a considéré que «toutes les tentatives de développement du secteur agricole depuis l’indépendance jusqu’à nos jours ont été torpillées, à l’exception d’une initiative timide en 1993 pour mettre au point une véritable politique agricole». Et d’ajouter : «Mais la bonne nouvelle, c’est une étude effectuée avec la collaboration du Koweït pour lancer la première étape du projet du Litani. Ibrahim Abdel Al, ce grand ingénieur qui avait rêvé de la réalisation de ce projet, assurait que cet investissement aurait une incidence très importante sur l’économie libanaise». Selon M. Berry, l’État doit continuer à soutenir la production nationale de betteraves sucrières, de blé et de tabac, et devrait ajouter à la liste les agrumes, les pommes et les olives. Pour ce qui est de la contrebande, il a précisé que «ce phénomène n’est pas dû aux accords signés avec les pays voisins, et la faute ne retombe pas sur les Syriens. Cette responsabilité doit être assumée par le gouvernement libanais et les douanes». Le député Hussein Hajj Hassan a souligné qu’«une véritable solution au problème agricole réside dans l’adoption d’une politique nationale, globale et complète, et dans l’octroi d’un budget suffisant au ministère de l’Agriculture ainsi qu’à tous les bureaux concernés par le secteur». Il a précisé que «c’est le sujet de notre réunion aujourd’hui». M.Hajj Hassan a insisté sur le fait que cette politique agricole devrait être conçue selon deux paramètres : l’un stratégique et à long terme, qui prenne en compte de nombreux aspects du problème, et l’autre à court terme, pour des solutions urgentes aux difficultés vécues par les agriculteurs. Pour sa part, M. Abdallah a indiqué qu’il «faut définir la place de l’agriculture dans l’économie libanaise et avoir une vision commune à ce sujet». Il a parlé des mesures qui devraient être prises en vue d’un véritable développement : pour encourager le plan vert et l’augmentation des surfaces cultivées, arrêter le gaspillage de l’eau et réaliser des infrastructures pour l’irrigation, travailler sur la qualité et la quantité des produits, remplacer certaines cultures traditionnelles par d’autres plus nouvelles, multiplier les centres de planification, travailler en coopération avec les organisations internationales, former des cadres humains en vue de moderniser l’administration, encourager les industries agroalimentaires, revoir les accords avec les pays arabes et les appliquer, mettre en place des mécanismes de contrôle notamment pour lutter contre les fléaux. M. de San a révélé que le Pnud est impliqué dans une série de programmes de développement régional à Baalbeck, au Liban-Sud, au Mont-Liban et peut-être bientôt au Akkar. Leur objectif est de contribuer à augmenter la production agricole, améliorer la qualité de vie des familles, encourager la recherche agricole, aider à instaurer des coopératives et travailler sur l’irrigation. Le Pnud a également un programme régional, dans divers pays, pour la protection de la biodiversité agricole, et un autre, en coopération avec le ministère de l’Environnement, pour le remplacement du méthyl bromide, un gaz désinfectant utilisé en agriculture mais nuisible à l’ozone.
Malgré la situation désespérée dans laquelle se débattent encore les agriculteurs, la bonne nouvelle pour eux est que le débat est enfin ouvert au sujet de la place que devrait prendre ce secteur dans l’économie libanaise. Les efforts actuels déboucheront-ils sur une véritable éclaircie et des mesures pratiques ? Hier, la commission parlementaire de l’Agriculture,...