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Actualités - CHRONOLOGIES

BKERKÉ - L’ancien ministre des AE reçu par Sfeir - Boueiz : « Lier la présence syrienne au processus de paix est une erreur »

Dans une déclaration-réquisitoire faite à sa sortie de Bkerké, où il venait d’être reçu par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, l’ancien ministre des Affaires étrangères et député maronite du Kesrouan Farès Boueiz est monté au créneau pour prendre le contre-pied des déclarations du président de la République et proclamer son refus d’une quelconque concomitance entre la présence syrienne et l’aboutissement du processus de paix. «Lier ces deux questions est une erreur, a souligné M. Boueiz. Actuellement, le processus de paix attend le démarrage pratique de la nouvelle équipe républicaine aux USA et le résultat des élections israéliennes, ce qui veut dire en pratique qu’il connaîtra certainement un retard avec les risques de le voir ajourné pour longtemps. Dans ces conditions, il n’est pas normal que le sort de la présence syrienne au Liban demeure suspendu en attendant l’issue de ces deux échéances». «Il faudrait que le Liban, en toute fraternité et en toute amitié, engage un dialogue sincère avec la Syrie, afin qu’il puisse reprendre son rôle en tant que nation souveraine, a poursuivi l’ancien chef de la diplomatie libanaise. Personne ne comprendrait qu’un pays puisse continuer à avoir indéfiniment besoin de forces étrangères pour maintenir l’ordre sur son territoire. Si fraternelle que soit l’aide extérieure accordée à un pays, elle restera étrangère et le fait qu’elle perdure sape les assises de tout État qui se voudrait souverain». Évoquant le cas de M. Samir Geagea, M. Boueiz a vivement critiqué, sans les nommer, les députés qui se sont rétractés et ont refusé de reconnaître leurs signatures sur un projet d’amendement de la loi d’amnistie, en prétendant qu’il ne s’agissait en fait que d’un simple paraphe. «Désormais, il nous faut un nouveau lexique pour faire la différence entre un paraphe et une signature. Ceux (entendre les députés) qui ne veulent plus poursuivre leur action pour un amendement possible de la loi d’amnistie auraient pu trouver un moyen plus franc et plus subtil pour expliquer les raisons qui les ont portés à se conformer aux injonctions qui leur ont été faites», a dit l’ancien ministre des Affaires étrangères. «Maintenant, les masques sont tombés, a estimé M. Boueiz. Certains ont fait du cas Samir Geagea un slogan électoral qu’ils ont exploité jusqu’au bout. Une fois les élections terminées, ils ont oublié leurs déclarations, préférant se ranger dans le camp des décideurs». M. Boueiz a réaffirmé sa volonté et celle de tous ceux qui croient qu’un amendement de la loi d’amnistie serait dans l’intérêt de toutes les parties, de poursuivre leur action car, «rien ne sert de miser sur une quelconque relance économique si le politique n’est pas au rendez-vous». D’après lui, «cet amendement reste incontournable pour assainir l’ambiance générale dans le pays». «Ce que nous proposons n’est pas en faveur des seuls Samir Geagea et Michel Aoun, c’est l’avenir du pays qui est en jeu et c’est ce que nous entendons défendre en premier», a-t-il encore précisé. M. Boueiz a enfin estimé que «la nouvelle taxe des 5 000 LL prévue par le gouvernement est un leurre». En fait, selon lui, «l’information, en tant que service public, a fait son temps», et «le gouvernement n’ose pas le dire». «Tant que le pays connaissait une certaine prospérité, il pouvait se permettre certaines dérives dépensières telles que celles qui existent encore à la MEA ou dans différents services relevant du ministère de l’Information. Aujourd’hui on n’en est plus là, non seulement à cause de la crise économique, mais aussi parce que le monde a changé et que l’information n’a plus à être régie par le service public. Tout cela me porte à croire que la proposition faite par le ministère des Finances d’instaurer une nouvelle taxe en faveur de Télé-Liban, qui n’a plus de raison d’être, est une façon d’éluder le vrai problème pour ne pas avoir à affronter la vérité, ce qui n’est à l’honneur de personne». Par ailleurs, Mgr Sfeir a reçu une délégation des consuls honoraires, conduite par M. Joseph Habiss pour une visite de courtoisie à l’occasion des fêtes de fin d’année. Hindi : « Tous vaincus » Mgr Sfeir a également reçu M. Toufic Hindi, ancien conseiller politique du chef des Forces libanaises Samir Geagea. À sa sortie de Bkerké, M. Hindi a déclaré que «les responsables qui lient l’amnistie à l’entente et au dialogue ont toujours adopté des positions contraires à la réalisation de ces deux conditions qu’eux-mêmes posent. Toute partie possède ses propres convictions politiques et ne doit pas, de ce fait, chercher à annuler les autres parties». «Pourquoi réclame-t-on un pardon unilatéral alors que tout le monde a péché ?» s’est demandé M. Hindi, qui a conclu en affirmant que le Liban ne compte actuellement ni vainqueur ni vaincu, mais «uniquement des vaincus». Par ailleurs, le patriarche maronite a reçu une délégation des consuls honoraires au Liban, conduite par le doyen Joseph Habis. Dans une courte déclaration, M. Habis a rendu hommage au «rôle national» de Bkerké et assuré que Mgr Sfeir n’a élevé sa voix que pour réclamer «un Liban souverain, libre et indépendant, une patrie pour tous les Libanais, chrétiens et musulmans». Leg 1 Le chef de l’Église maronite entouré des consuls honoraires qu’il a reçus hier. (Photo Dalati-Nohra)
Dans une déclaration-réquisitoire faite à sa sortie de Bkerké, où il venait d’être reçu par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, l’ancien ministre des Affaires étrangères et député maronite du Kesrouan Farès Boueiz est monté au créneau pour prendre le contre-pied des déclarations du président de la République et proclamer son refus d’une...