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Actualités - ANALYSES

Les décideurs seraient agacés par le zèle - de certains de leurs protégés

Selon un ministre influent, et généralement bien informé, les décideurs sont actuellement agacés par le zèle que déploient certains de leurs protégés, tant pour défendre que pour attaquer le pouvoir. Car, on le sait, les dernières polémiques sur la scène locale ont offert cette singularité d’opposer souvent des taëfistes, des loyalistes de tendances diverses qui se réclament tous d’une même capitainerie. Selon ce ministre, le courroux s’exprime surtout, en haut lieu, contre les fidèles qui s’en prennent aux dirigeants et qui donnent l’impression qu’ils le font sur ordre, alors qu’il n’en est rien. D’autant, affirme la même source, que certains de ces attaquants «sont coupés de leurs bases, c’est-à-dire privés de rencontres avec les décideurs, depuis plus de six mois». Et de préciser que les intéressés «courent sur une ancienne lancée, car avant les élections ils étaient régulièrement, et notoirement, reçus sur les bords du Barada ou à Anjar». À en croire la personnalité gouvernementale citée, les responsables syriens, «loin de favoriser les levées de boucliers contre le pouvoir et d’attiser les querelles intérieures, ne cessent de prodiguer à tous des conseils pressants de retenue. Ils répètent tout le temps que l’heure n’est pas du tout aux disputes et que les Libanais doivent réaliser la nécessité de bien souder leurs rangs, face à la gravité de la conjoncture régionale, ainsi que pour lutter contre la récession économique». Dans le cadre des efforts d’apaisement et de détente, pour ne pas dire d’entente, «le président du Conseil, indique ce ministre, a organisé dernièrement un déjeuner-rencontre auquel il avait convié le général Ghazi Kanaan, le vice-président du Conseil, le ministre de la Défense ainsi que quelques amis. La conversation a justement roulé sur les gesticulations déplacées de certaines figures locales». «Le général Kanaan, ajoute ce ministre, a tenu de fermes propos sur la situation intérieure, les relations syro-libanaises et surtout sur l’indéfectible soutien accordé par la direction syrienne au régime du président Émile Lahoud». «Le général Lahoud, indique encore cette source, a sévèrement critiqué nombre de pôles et de politiciens locaux. Il s’est étonné de leurs digressions, en relevant que l’opinion peut être dupée et les mettre sur le compte de leur proximité présumée avec Damas. Alors que la direction syrienne est fortement indisposée par la focalisation libanaise sur des sujets et des dossiers intérieurs conflictuels». Toujours selon ce ministre, le général Kanaan aurait également formulé des reproches contre «des observations faites sans doute de bonne foi, mais inopportunément, par certaines personnalités, dont le vice-président de la Chambre M. Élie Ferzli. Qui pour sa part a estimé de son devoir de parlementaire de poursuivre ses critiques contre le pouvoir», relève ce ministre. Ajoutant que «face aux campagnes qui se développent, Damas n’hésite pas à recommander la formation d’un front loyaliste cohérent pour y faire face. Au besoin, en ouvrant de nouveaux dossiers». Ce qui reviendrait à administrer un traitement homéopathique, traitant le mal par le mal. Pour sa part, le ministre de la Défense, M. Khalil Hraoui, lance un appel à l’unification du discours comme des rangs politiques, notamment face aux questions d’ordre national, pour faire face aux défis régionaux ou économiques. Il va jusqu’à estimer que toutes les parties doivent rejoindre le giron des institutions, dans le cadre d’un Taëf que tous reconnaissent, même s’il présente matière à critique. M. Hraoui précise qu’il pense particulièrement au camp chrétien.
Selon un ministre influent, et généralement bien informé, les décideurs sont actuellement agacés par le zèle que déploient certains de leurs protégés, tant pour défendre que pour attaquer le pouvoir. Car, on le sait, les dernières polémiques sur la scène locale ont offert cette singularité d’opposer souvent des taëfistes, des loyalistes de tendances diverses qui se...