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Actualités - BIOGRAPHIES

MUSIQUE - G.F. Händel : Suites pour le piano - Une lacune enfin comblée

C’est dans les années soixante-dix qu’Eric Heidsieck a enregistré la totalité des Suites de Händel. Depuis, ces enregistrements sont devenus introuvables. Et voilà qu’enfin, aujourd’hui, réapparaissent ces gravures, mais au compte-gouttes La musique pour clavecin de Händel se regroupe en quatre volumes. Les deux premiers, les plus importants et les plus réussis, furent publiés respectivement en 1720 et 1723 sous le titre de Suites de pièces pour le clavecin. Ils comprennent 17 suites. Le troisième est un groupe de six fugues, également pour le clavecin. Chrysander rassembla dans le quatrième des pièces d’origines diverses. Enfin, une sorte de sélection de morceaux pour le clavecin fut retrouvée dans une collection privée de manuscrits et publiée en 1928 sous le nom de The Aylesford Music. Aylesford étant le nom de la famille qui possédait les manuscrits. Ces derniers sont aujourd’hui au British Museum. Le recueil le plus significatif est le premier, car c’est le seul qui fut publié sous la surveillance de Händel en personne. Les autres furent tous l’objet d’éditions plus ou moins pirates et, par conséquent, assez inexactes. Les inconvénients de mœurs aussi frauduleuses dans l’édition musicale étaient nombreux, mais nous pouvons ainsi juger de l’intérêt suscité par les œuvres de clavecin de Händel et de la valeur commerciale qu’elles avaient. Encore de multiples pages que le public contemporain doit apprendre à connaître et à aimer aussi. L’approche d’Eric Heidsieck n’est sans doute pas la seule possible. Peut-être est-il un peu dommage que pareille intégrale soit réalisée au piano et non au clavecin. Elle risque, il est vrai, de toucher ainsi un plus vaste auditoire. Je ne suis pas en général un partisan du clavecin. Le jeu de Heidsieck convient en outre bien à cet aspect un peu hybride de l’entreprise. Souvent trop sec dans un répertoire plus romantique, il paraît ici d’une rigueur et d’une précision qui font merveille. L’interprétation sobre et solide, dans un style plus détendu que pour Bach, mais plus bridé que pour Beethoven, ne pâtit pas trop du manque de générosité souvent constaté dans la sonorité de cet artiste. Que ce soit dans l’admirable fugue de L’harmonieux forgeron, dans celle de la Suite no8 aux somptueuses architectures, ou bien dans la légèreté de la gigue finale de la sixième Suite, on retrouve la même pureté de phrasé et la même fermeté de toucher. Chaque Suite est jouée et colorée avec beaucoup d’individualité. Heidsieck en dégage ainsi toutes les beautés caractéristiques à chacune d’entre elles et elles deviennent de ce fait plus compréhensibles. Il est difficile de ne pas être séduit. Cette intégrale comblera une grande lacune de la discographie händelienne.
C’est dans les années soixante-dix qu’Eric Heidsieck a enregistré la totalité des Suites de Händel. Depuis, ces enregistrements sont devenus introuvables. Et voilà qu’enfin, aujourd’hui, réapparaissent ces gravures, mais au compte-gouttes La musique pour clavecin de Händel se regroupe en quatre volumes. Les deux premiers, les plus importants et les plus réussis, furent...