Manifestation - Des lots de fruits et de légumes distribués gratuitement aux automobilistes - Les agriculteurs du Liban-Sud protestent contre la concurrence des produits arabes

Un millier d’agriculteurs originaires du Liban-Sud ont organisé hier sur l’autoroute du Sud une manifestation pour sensibiliser l’opinion publique et les responsables officiels au sujet de la situation déplorable de l’agriculture libanaise. Les agriculteurs ont notamment distribué gratuitement le chargement de camions de fruits et de légumes pour protester contre l’arrivée massive sur le marché libanais de récoltes introduites en contrebande de Syrie ou importées de Jordanie et d’Égypte. Les manifestants ont garé six camions et cinq voitures le long de la route reliant Saïda à Tyr et ont distribué aux passagers des voitures qui passaient des sacs contenant un ou deux kilos de fruits ou de légumes. «Nos récoltes sont invendues, aidez-nous!», «Le gouvernement est-il incapable de mettre fin à la contrebande ?», pouvait-on lire sur des banderoles. Le chef du Rassemblement des agriculteurs du Liban-Sud, Waddah Fakhri, a affirmé aux journalistes que cette action était destinée à contester les accords conclus par le gouvernement libanais avec la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, et qui «portent atteinte à nos intérêts». «Ces accords doivent être amendés», a-t-il ajouté, proposant l’interdiction de l’importation des fruits et légumes déjà produits au Liban. «Nous voulons des accords avec ces trois pays basés sur la complémentarité économique et non sur le libre-échange», a-t-il dit, avant de souligner que l’action des agriculteurs du Liban-Sud n’était nullement commanditée par une quelconque fraction locale. De son côté, M. Élias Atallah, membre du syndicat des agriculteurs de produits cultivés sous serre, a indiqué à l’AFP que les cultivateurs allaient se réunir mardi pour «décider d’une action à l’échelle nationale et d’une manifestation à Beyrouth car la situation actuelle sonne le glas de l’agriculture libanaise». Cette manifestation intervient après une série de protestations similaires depuis le début du mois dans le nord du pays, notamment au Akkar, ainsi que dans certaines régions du Mont Liban.