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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - Assembly Hall - AUB - « Byblos octet » : du baroque au romantisme

Musique de chambre élégante, feutrée, aux éclats tempérés et aux feux rougeoyants sous la cendre… Huit musiciens (Stelian Nemtanu, Anna Kharazyan, Yepraksya Mikaelyan,Violetta Ilassciu, violons, Timea Szeles, Feras Hattar, violas, Roman Storojenco, Olga Miziuk, contrebasses) dénommés «Byblos octet» ont offert à l’Assembly Hall, placé sous les auspices du Conservatoire national supérieur de musique, un concert où ont résonné les partitions d’Albinoni, Weber et Mendelssohn. Trois œuvres aux tonalités différentes, aux humeurs changeantes, aux atmosphères variées. De la douceur du baroque aux passions torrentielles du romantisme, voilà un agréable voyage au bout des notes… Ouverture avec le concerto en A dur pour violon de Tomaso Albinoni célèbre en son temps pour des opéras dont on ne se souvient presque plus (mis à part quelques fragments) et surtout pour cet adagio à la mélodie chavirante et qu’on écoute un peu aujourd’hui à tout vent… Au violon, pour des effets de solistes et quelques phrases chantantes sous l’archet en solo Stelian Nemtanu. Style chaleureux et narration fluide qui offrent d’évidentes ressemblances mélodiques avec les sonates pour violon et basse de Vivaldi. Ravissantes, lumineuses et fraîches sonorités d’un quintette avec clarinette (en excellent soliste Zsolt Szigeti dont l’enthousiasme est contagieux!) de Karl Maria von Weber qui conduit l’auditoire des rives un peu froides du baroque à celles plus incendiaires et agitées du romantisme. Pages pittoresques où l’on retrouve la voix d’un musicien extrêmement doué qui ajoute à son penchant pour le lyrisme et à sa facilité d’écriture, un métier très sûr. Invention mélodique, phrases se détachant de mille manières brillantes, palette étonnamment colorée, telle est l’audacieuse (du moins pour son époque !) formulation parée d’une noblesse teintée de poésie de l’auteur de L’Oberon. «Je travaille avec ardeur, je suis gai, dans un bonheur parfait». C’est ainsi que s’exprimait Mendelssohn qu’on écoute ici après une courte intermission dans un éloquent «octette» où les huit musiciens croisent avec une grande habileté cordes et archet pour une synchronisation absolument «concertante». Pour ne pas dire aussi déconcertante pour l’auditoire tant la sensibilité et les nuances de la mélodie mendelssohnienne sont admirablement rendues ! Légère et fougueuse, nerveuse et transparente, telle est l’inimitable expression de l’auteur d’un Songe d’une nuit d’été. Salves d’applaudissement, se mêlant aux bruits du tonnerre et des éclairs qui faisaient rage au dehors, d’un public nombreux, attentif et absolument conquis par cette prestation marquée par la sobriété et la vivacité d’une interprétation conduite de main de maître.
Musique de chambre élégante, feutrée, aux éclats tempérés et aux feux rougeoyants sous la cendre… Huit musiciens (Stelian Nemtanu, Anna Kharazyan, Yepraksya Mikaelyan,Violetta Ilassciu, violons, Timea Szeles, Feras Hattar, violas, Roman Storojenco, Olga Miziuk, contrebasses) dénommés «Byblos octet» ont offert à l’Assembly Hall, placé sous les auspices du Conservatoire...