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Actualités - CHRONOLOGIES

ART MIXTE - « Divas », une performance originale signée May Ghoussoub - Ces chères voix qui se sont tues…

Installée à Londres depuis plusieurs années, May Ghoussoub, écrivain, éditrice et sculpteur, n’oublie pas que c’est à Beyrouth la cosmopolite (celle d’avant la guerre) qu’elle doit son trilinguisme, son ouverture sur le monde et sa capacité à conjuguer harmonieusement dans ses œuvres les influences culturelles orientales et occidentales. C’est pourquoi elle a voulu y présenter en premier ses Divas, une performance multidisciplinaire qui rend hommage, par la matière, les mots et l’expression scénique, à des femmes exceptionnelles. Joséphine Baker, Édith Piaf, Oum Koulsoum, Billie Holiday et Janis Joplin : cinq grandes artistes littéralement consumées par la passion de la scène et la passion tout court. Cinq tempéraments de feu, que May Ghoussoub évoque au moyen d’une installation, greffée de tableaux dansés et joués, ainsi que d’une récitation de textes en voix off (en français, anglais et arabe). Ces textes, qu’elle a elle-même écrits dans les trois langues, sont édités dans un livret distribué aux spectateurs. Jusqu’au 27 janvier, tous les soirs à 20h30, Zico House (124, rue Spears) se transforme donc en maison hantée par les fantômes de ces dames. Grâce à un jeu d’éclairage, les sculptures réalisées en techniques mixtes (fer, aluminium, plâtre et résine) par May Ghoussoub s’animent. Il y a la môme Piaf, tout en bras levés vers le ciel, et son accordéoniste ; Oum Koulsoum, son chignon noir (en laine), ses fameuses lunettes et ses célèbres mouchoirs ; Joséphine Baker, en courbes sauvages ; Janis Joplin, icône hippie, et Billie Holiday suggérée par de longs gants blancs, un collier de perles et des gardénias posés au sommet d’une tige. Tout ce beau monde se réveille par la grâce des enregistrements des airs fameux (de l’Hymne à l’Amour à Summer Time, en passant par al- Atlal, You’re my thrill ou La Conga Bicoti), ainsi que de l’interprétation de Frédéric Fontan et de la gestuelle éloquente de Lamia Safieddine. Fontan campe «Jamil-Jamila», «un être androgyne, qui rêve de se glisser dans la peau de ces femmes à la fois si fortes et si fragiles. Ces monstres sacrés, adulées par des milliers et désespérément seules», indique May Ghoussoub. Il investit à tour de rôle leurs personnalités et narre leurs vies. Tandis que Lamia Safieddine traduit en mouvements et expressions les palpitations, l’ambition, la fougue, les déchirements, le don de soi, les paradoxes…bref, l’Art de ces êtres de gloire et de tourments. C’est prenant, émouvant et intéressant. Cette performance d’une heure, conçue comme un dialogue entre les mots, les rythmes et les figures, vaut la peine d’être vue.
Installée à Londres depuis plusieurs années, May Ghoussoub, écrivain, éditrice et sculpteur, n’oublie pas que c’est à Beyrouth la cosmopolite (celle d’avant la guerre) qu’elle doit son trilinguisme, son ouverture sur le monde et sa capacité à conjuguer harmonieusement dans ses œuvres les influences culturelles orientales et occidentales. C’est pourquoi elle a voulu y...