Diplomatie - Le ministre de l’Émigration australien a été reçu par Farès et Mikati - Ruddock : Les racines et la culture du peuple libanais enrichissent l’Australie

Le ministre australien de l’Émigration et du Pluralisme culturel Philip Ruddock, en visite officielle au Liban, a affirmé hier aux responsables libanais que l’expertise australienne au niveau économique, industriel et technique était à la disposition du Liban, en mettant en évidence la richesse de son pays en raison de la diversité culturelle et ethnique qui y prévaut. Il a salué au passage le rôle joué par la diaspora libanaise, omniprésente et active, selon lui, à tous les niveaux de la société australienne. Il n’a en revanche pratiquement pas abordé de questions politiques. Le vice-Premier ministre Issam Farès a reçu hier à son domicile à Beyno, dans le Akkar, le responsable australien, accompagné de l’ambassadeur d’Australie au Liban John Fennessy et d’une délégation de l’ambassade australienne. Dans un mot de circonstance, M. Farès a mis l’accent sur l’apport de la diaspora libanaise à la société australienne au niveau de l’économie, de l’éducation, de l’industrie et des emplois administratifs. «Nous sommes fiers de nos compatriotes vivants en Australie, et reconnaissants à ce pays ami d’avoir pris soin de nos nombreux émigrés», a-t-il affirmé. M. Farès a par ailleurs souligné l’importance des échanges culturels qui s’opèrent continuellement entre les peuples australien et libanais dans les deux sens à travers la diaspora libanaise. «Il existe des relations bilatérales importantes que nous souhaitons renforcer, dans le cadre d’un projet de développement des campagnes. Ce projet s’effectuera à travers les échanges commerciaux et industriels, notamment sur le plan des produits agricoles, en fonction des normes internationales et du calendrier de vente de ces produits», a-t-il poursuivi. «Le ministère que vous dirigez est le plus important à nos yeux», a-t-il enfin indiqué, en réitérant son souhait d’un renforcement des relations. De son côté, M. Ruddock, qui a insisté sur le fait que ce n’était pas sa première visite au Liban, a affirmé qu’il entretenait de très bonnes relations avec la diaspora libanaise en Australie. «Nous sommes fiers en Australie de la contribution active des Libanais à tous les niveaux de la vie publique : gouvernementale, administrative, universitaire, dans les secteurs politique et économique. La plus importante nomination récemment en Australie a été celle de Mary Béchir, l’épouse de Nicolas Chéhadé, au poste de gouverneur de South Wales», a-t-il indiqué. M. Ruddock a par ailleurs affirmé que «les sociétés australiennes jouissent d’une haute compétence et pourraient participer aux chantiers de reconstruction au Liban». Le ministre australien a ensuite été reçu par le ministre des Travaux publics Néjib Mikati, qui a évoqué le rôle de la diaspora libanaise dans «la renaissance économique et culturelle de l’Australie», insistant sur l’acculturation des Libanais dans la société de ce pays. «Les racines et la culture du peuple libanais enrichissent l’Australie», a de son côté estimé M. Ruddock, en évaluant le nombre de ressortissants libanais résidants dans son pays à 200 000. Évoquant par ailleurs l’expertise de son pays en matière de reconstruction et d’architecture, M. Ruddock a affirmé que le Liban pourrait en être bénéficiaire. Il a enfin été reçu par le député Saleh Kheir à Minié qui a réclamé l’instauration «d’une coopération bilatérale au niveau des investissements pour la reconstruction du Liban». Le député de Minié a demandé à l’Australie «de faire pression sur Israël pour qu’il applique les résolutions de l’Onu concernant le retrait de tous les territoires arabes occupés, mette fin à ses exactions contre l’intifada et accepte le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays». M. Ruddock a, quant à lui, mis en exergue la richesse de l’Australie, obtenue «grâce à la diversité des ethnies et des races». «Musulmans, chrétiens, juifs et hindous coexistent en parfaite harmonie, sans pour autant oublier leurs origines. De plus, toutes ces ethnies apprennent les unes des autres», a-t-il remarqué. «Nous ne voulons pas que les gens oublient d’où ils viennent. Attachés à leurs racines, ils retournent chaque année dans leurs pays d’origine pour visiter leurs familles, ce qui constitue pour eux une véritable bouffée d’oxygène», a-t-il souligné. «Cette expérience permet d’enrichir les relations entre le Liban et l’Australie et permet à notre pays de mieux comprendre les problèmes du Liban», a-t-il précisé. Il a enfin estimé «qu’une paix régionale juste aidera l’établissement de relations bilatérales sur le plan économique», en rappelant «qu’en cas de demande», l’expertise australienne était à la disposition du Liban.