Coopération - Hariri a clôturé sa visite officielle à Téhéran - Khatami : Le soutien au Liban, - « un devoir religieux, révolutionnaire et national »

Le président iranien Mohammed Khatami a appelé hier au renforcement de la coopération entre Beyrouth, Damas et Téhéran pour assurer la «stabilité» au Proche-Orient, a indiqué l’agence de presse officielle Irna. «Il faut renforcer la coopération entre l’Iran, le Liban et la Syrie. C’est la condition de la stabilité et la bonne entente régionale», a déclaré M. Khatami, en recevant le Premier ministre libanais Rafic Hariri qui a achevé hier une visite de deux jours en Iran. M. Khatami a émis l’espoir que «certaines entraves» à cette coopération soient «levées», sans toutefois préciser la nature de ces «entraves». Le chef de l’État iranien a également accepté d’effectuer une visite officielle au Liban, mais aucune date n’a encore été avancée. «L’Iran s’intéresse à la reconstruction du Liban et estime que son soutien au gouvernement et au peuple libanais est un devoir religieux, révolutionnaire et national», a-t-il ajouté. «Le Liban a accompli une résistance exemplaire à l’agression sioniste et, aujourd’hui, il est du devoir de tous les pays arabes et islamiques de l’aider», a-t-il souligné. De son côté, M. Hariri a salué la «position claire et positive de l’Iran en faveur de la reconstruction» du Liban. Arrivé samedi à Téhéran pour sa première visite depuis son retour au pouvoir le 26 octobre, M. Hariri avait été reçu en soirée par le Guide de la République islamique l’ayatollah Ali Khamenei qui a appelé le Liban à «poursuivre sa résistance» face à Israël, «tout en se reconstruisant». «Le Liban joue un rôle déterminant dans la question palestinienne. Or, de grands efforts sont déployés pour briser sa résistance», a déclaré Khamenei lors de la rencontre, estimant que la résistance aux «menaces du régime sioniste doit aller de pair avec la reconstruction du pays». Le Guide iranien a en outre qualifié de «ridicule» le plan de paix américain et assuré que «l’intifada se poursuivra quelles que soient les pressions des sionistes et de leurs alliés». Il a assuré M. Hariri du «soutien stratégique de l’Iran». «L’Iran est la base arrière du Liban et l’aidera par tous les moyens à sa disposition à se reconstruire», a-t-il dit. Khamenei a rendu hommage «au rôle de la Syrie dans les récentes victoires libanaises» et plaidé pour le maintien des liens entre ces deux pays, accusant certaines parties, sans les nommer, de «chercher à les affaiblir». Cette accusation avait été également lancée par le président Khatami qui avait, lui, parlé d’«entraves» à ces relations. De son côté, M. Hariri a souligné «la détermination du peuple et du gouvernement libanais à surmonter les difficultés économiques, avec l’aide de pays amis». Il a aussi réaffirmé le droit des Libanais à résister «jusqu’au retrait total du régime sioniste du Liban-Sud», dans une allusion directe aux hameaux de Chebaa qui n’avaient pas été évacués lors du retrait israélien en mai dernier. M. Hariri était arrivé samedi à Téhéran à la tête d’une délégation officielle libanaise groupant les ministres des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud et de l’Économie Bassel Fleyhane. Sitôt arrivé dans la capitale iranienne, M. Hariri a rencontré le premier vice-président iranien Hassan Habibi avec qui il a tenu une conférence de presse conjointe.Questionné par les journalistes présents, M. Hariri a précisé que le but de sa visite à Téhéran est d’œuvrer à développer les relations entre les deux pays à plus d’un niveau. Il a ajouté qu’un autre but de cette visite consiste à mettre en évidence le progrès réalisé en quelques années par le Liban et la «renaissance de ce pays qui s’est accomplie parallèlement à sa résistance à l’occupant sioniste». Il a également fait état de l’existence d’un «projet ambitieux destiné à la reconstruction des régions libérées du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest». Selon M. Hariri, l’examen de la situation régionale et l’appui à l’intifada palestinienne figuraient parmi les objectifs de sa visite en Iran. À l’issue de la conférence de presse, une réunion de travail a groupé les deux délégations iranienne et libanaise, respectivement présidées par MM. Habibi et Hariri.