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Actualités - CHRONOLOGIES

Une nouvelle radio pour l’ex-milice pro-israélienne

La radio de l’ancienne milice pro-israélienne a recommencé à émettre au Liban sous un nouveau nom, avec l’intention déclarée de «maintenir le contact» entre ceux qui ont fui en Israël et leurs proches dans la bande frontalière occupée pendant 22 ans au Liban-Sud. La «Radio expérimentale du bassin méditerranéen» a commencé à diffuser pendant la période des fêtes et émet sur une onde moyenne de 756 kiloHertz, la même utilisée pendant plus de 20 ans par la «Voix du Sud», radio de l’Armée du Liban-Sud (ALS). L’équipement et les installations de la «Voix du Sud», dont les locaux étaient situés à cheval sur la frontière libano-israélienne, avaient été démontés le 24 mai, quelques heures avant le retrait de l’armée israélienne, qui a également emmené les archives de la station. Les émissions de la nouvelle radio, très bien captées dans l’ancienne zone occupée et dans un rayon de 50 km, sont diffusées en deux périodes, le matin et le soir, sous le slogan : «Nous sommes avec vous pour réduire les distances et panser les plaies». «Les présentateurs sont les mêmes. Nous avons tous reconnu leurs voix, sans aucun doute possible», ont affirmé des habitants de la région interrogés par l’AFP. Les programmes sont divisés en trois volets. D’abord les «salutations». Tous les jours, des dizaines de personnes, des femmes et des enfants surtout, envoient des messages à leurs proches au Liban. Elles citent leur prénom et leur village d’origine, mais pas leur nom de famille. «Je m’appelle Karine, je suis de Rmeich, j’ai 11 ans. À l’occasion des fêtes, j’envoie mes salutations à mes amis et à mon institutrice Siham et j’espère revenir à l’école le plus tôt possible». «J’embrasse ma grand-mère, mon grand-père et ma tante. Nous sommes en bonne santé. Ne vous en faites pas pour nous», lance pour sa part Lara, de Qlaïaa. Camille, apparemment un ancien milicien, déclare : «Je salue tous les proches à Aïn Ebel. Ma femme et mes enfants vont bien et vous embrassent pour les fêtes. Nous espérons que la roue va bientôt tourner et que nous allons nous retrouver ensemble sur la terre de la patrie qui nous manque». Des chansons libanaises imprégnées de nostalgie sont ensuite diffusées, avant le «programme politique». Celui-ci est essentiellement axé sur «la nécessité du retrait» des troupes syriennes déployées au Liban, le «danger iranien dont l’unique objectif est d’exporter la révolution islamique au Liban», et la situation intérieure en Syrie, notamment «les dissensions» au sein de la famille du président Bachar el-Assad et de l’équipe au pouvoir à Damas. La radio semble écoutée surtout dans les villages chrétiens de l’ex-zone occupée, d’où est originaire un grand nombre des quelque 4 000 habitants ayant fui dans le sillage du retrait israélien et qui n’ont pas regagné le Liban où ils sont recherchés par la justice pour collaboration. Le député Qassem Hachem, membre de la branche libanaise du parti Baas au pouvoir en Syrie, a estimé, dans une déclaration à l’AFP, que la reprise des émissions de la radio de l’ex-ALS constitue «une ingérence flagrante dans la vie politique libanaise et dévoile les intentions d’Israël de poursuivre ses agressions contre le Liban».
La radio de l’ancienne milice pro-israélienne a recommencé à émettre au Liban sous un nouveau nom, avec l’intention déclarée de «maintenir le contact» entre ceux qui ont fui en Israël et leurs proches dans la bande frontalière occupée pendant 22 ans au Liban-Sud. La «Radio expérimentale du bassin méditerranéen» a commencé à diffuser pendant la période des fêtes...