Mobilisation contre l'implantation

Les milieux politiques et parlementaires ont réaffirmé leur refus de l’implantation au Liban des réfugiés palestiniens, estimant qu’une telle éventualité signifie l’échec du processus de paix dans la région. Les visiteurs du président de la République, le général Émile Lahoud, ont indiqué que les autorités projettent de lancer une campagne locale et internationale contre l’implantation. La commission parlementaires des Affaires étrangères a centré l’essentiel de ses débats hier autour de cette question. Dans un communiqué lu par M. Ali el-Khalil, la commission a appelé le Parlement et le Conseil des ministres à tenir deux réunions extraordinaires pour discuter de l’affaire de l’implantation et recommandé l’organisation d’une conférence nationale autour de ce thème. «L’implantation est rejetée par les Libanais, par les Palestiniens et par les Arabes. Si elle a lieu, elle porte un coup fatal à la cause palestinienne et provoque des susceptibilités au Liban où la Constitution l’interdit dans son préambule», a dit M. el-Khalil. Le secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), Georges Habache, a également réaffirmé le refus des réfugiés palestiniens de rester au Liban. À l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre Nabih Berry, M. Habache a déclaré : «Nous disons au monde entier que nous voulons retourner dans notre pays. C’est notre droit et personne ne peut nous en empêcher. Nous ne voulons pas reprendre la lutte armée dans les conditions actuelles». Le président du parti Kataëb Mounir Hajj a aussi exprimé les mêmes positions après une réunion avec M. Berry. «L’implantation porte atteinte aux équilibres internes sur lesquels repose le Liban», a-t-il dit. La Ligue maronite a pour sa part appelé les Libanais à resserrer les rangs pour faire face «au danger de l’implantation». Le parti Baas et le député Camille Ziadé ont également exprimé la même position.