Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVALS Les amants d'une vérone fictive

Festival de Beiteddine, vendredi 30 et samedi 31 juillet. Le ballet Roméo et Juliette, dans une chorégraphie d’Angelin Preljocaj et des décors «bédé» d’Enki Bilal, racontera la sempiternelle histoire des amours impossibles des amants de Shakespeare, mais dans une intéressante version moderne. Après l’adaptation de Serge Lifar et celle de Maurice Béjart, le chorégraphe albanais a repris, à son tour, le célèbre ballet composé par Serge Prokofiev en 1935. Le Roméo et Juliette a été commandé à Angelin Preljocaj en décembre 1990 par le Ballet national de Lyon. Cette chorégraphie a été remaniée en 1996. La version présentée à Beiteddine a été saluée par la presse française. Expliquant sa démarche, le chorégraphe note dans le dossier de presse avoir imaginé une «Vérone non pas futuriste mais fictive, passablement délabrée, abritant une classe favorisée et dirigeante (la famille de Juliette) et une population misérable et exploitée (celle de Roméo), la rencontre des amants est proscrite et hors la loi ; la milice omniprésente et musclée chargée par la famille de Juliette de contrôler l’ordre social n’est pas seulement l’image shakespearienne de la fatalité, c’est aussi l’emprise effective du pouvoir sur une des libertés essentielles de l’individu : celle d’aimer». Le ballet créé en 1990 est fortement imprégné de la culture et des origines albanaises du chorégraphe. Dans cette première version, il avait choisi de situer l’histoire dans le contexte des régimes totalitaires des pays de l’Est. Imaginant non plus une lutte entre deux familles rivales mais un affrontement entre la milice chargée d’assurer l’ordre et le monde des «sans-abris». Aujourd’hui, que cette fiction est devenue réalité, les décors d’Enki Bilal se sont allégés, le ballet de Preljocaj s’est transformé au contact des 24 danseurs. Les tableaux de bagarre ou d’amour prennent le pas sur les scènes finales d’empoisonnement et de mort. La chorégraphie revisitée a été primée en 1997 aux Victoires de la musique. Parcours Né en France de parents albanais, Angelin Preljocaj a reçu une formation de danse classique auprès de Christian Conté et Martine Chaumet. Côté danse contemporaine, il a pour initiateurs Karin Waehner puis, à New York, Zena Rommet et Merce Cunningham. Sa première chorégraphie en 1985, Marché noir, obtient le prix du ministère français de la Culture au 17e Concours international de chorégraphie de Bagnolet. Depuis, le chorégraphe a fait du chemin : Peurs bleues, Larmes blanches, Le petit napperon bouge, Hallali Romée, Liqueurs de chair, Un trait d’union, Noces, L’oiseau de feu, Spectre de la rose, La Stravaganza, L’annonciation. Plusieurs de ses ballets sont repris par des formations de ballet internationales. Dès 1991, il se met à la réalisation de films. La compagnie Preljocaj créée en 1984 devient en 1989 Centre chorégraphique national de Champigny-sur-Marne et du Val de Marne. Dynamisée en 1996, elle est rebaptisée Centre chorégraphique national de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur de la ville d’Aix-en-Provence et de la région Bouches du Rhône. La compagnie est aujourd’hui installée à la Cité du Livre, à Aix-en-Provence. Pour ce Roméo et Juliette, elle fait un passage éclair au Liban. En effet, la troupe était l’hôte du 53e festival d’Avignon (juillet 99), où elle a présenté, dans la Cour d’honneur du palais des papes, la dernière chorégraphie de Preljocaj, Personne n’épouse les méduses. Ce spectacle est programmé les 3 et 4 août au Festival de Taormina, en Italie ; les 7 et 8 août à «Danse à Aix» en Provence et à partir du 5 octobre et jusqu’en mai 2 000, pour une tournée dans une quinzaine de villes françaises et à Reimsjeid, en Allemagne.
Festival de Beiteddine, vendredi 30 et samedi 31 juillet. Le ballet Roméo et Juliette, dans une chorégraphie d’Angelin Preljocaj et des décors «bédé» d’Enki Bilal, racontera la sempiternelle histoire des amours impossibles des amants de Shakespeare, mais dans une intéressante version moderne. Après l’adaptation de Serge Lifar et celle de Maurice Béjart, le chorégraphe...