La dynastie alaouite du Maroc, qui observe le rite sunnite, n’a rien en commun avec la branche chiite des Alaouites (voir infographie ci-dessous). En fait, les membres de la dynastie chérifienne, au pouvoir au Maroc depuis la fin du XVIIe siècle, se veulent les descendants du Prophète par le biais de son gendre Ali. Tout comme la dynastie hachémite jordanienne, descendants de Hashim, un parent à l’imam Ali, les monarques et les princes alaouites ont droit au titre de chérif, réservé à la descendance du Prophète. Les origines de la famille régnante marocaine remontent sans doute à l’époque de l’islamisation du Maroc, entamée en 683 avec les conquêtes de Okba ben Nafi et plus tard Tarek ben Ziad, qui transforma l’Espagne chrétienne en l’Andalous arabe. Bon nombre de tribus originaires de la péninsule arabique suivirent les conquérants musulmans dans leur chevauchée vers l’Ouest et s’installèrent dans ce pays, exposé aux incursions européennes, dans la tradition des marabouts (Mourabitoun). Ces fervents guerriers confinés dans leur «rabat» (d’où le nom de la capitale marocaine) avaient pour tâche de défendre l’Islam face aux incursions chrétiennes (surtout espagnoles). La tribu des Alaouites est rentrée dans l’histoire avec son chef Moulay Ismaïl (1626-1757) qui a conquis le Maroc des plaines avec son armée de Noirs du Sud, ancêtre de l’actuelle Garde royale chérifienne. Aujourd’hui composée uniquement de Marocains, cette garde a récemment défilé sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier.