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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement- Baabda et Berry paraissent d'accord Session exraordinaire: Le gouvernement tergiverse

Le gouvernement, plus exactement son chef, M. Sélim Hoss, n’a toujours pas pris de décision au sujet de l’ouverture d’une session extraordinaire d’été qui mènerait la Chambre du 1er août au 15 octobre sans solution de continuité. Pourtant, les principaux intéressés, les députés eux-mêmes, sont d’accord pour sacrifier leurs vacances et rester travailler à Beyrouth. Dans l’espoir sans doute que l’électorat, appelé aux urnes l’an prochain, leur saura gré de leurs distingués efforts caniculaires. De même, sondé par Baabda, le président Nabih Berry n’a fait aucune objection, et il a défendu l’idée ultérieurement devant le bureau de la Chambre puis devant les députés qui lui rendaient visite. En faisant valoir qu’il y avait nombre de projets urgents ou importants à étudier et qu’il fallait en outre suivre de près l’évolution des développements de paix dans la région. Un argument avancé sans doute uniquement pour faire bon poids, car on ne voit pas en quoi des assises place de l’Étoile peuvent se rapporter à la relance éventuelle du processus diplomatique. Parallèlement, des députés reçus en audience par le chef de l’État ont cru pouvoir annoncer que le pouvoir est déterminé à ouvrir une session extraordinaire. Mais, répétons-le, des sources informées confirment que, pour sa part, le président du Conseil, M. Sélim Hoss, hésite. Il aurait peur que les séances ne tournent à l’affrontement avec les députés ou du moins avec les opposants, bien décidés à saisir toute occasion pour malmener son équipe, formée majoritairement de technocrates peu rompus aux joutes politiciennes. M. Hoss, ajoutent ces sources, ne sort pas très content du débat sur le budget. Il n’y a obtenu qu’une majorité étriquée, imposée du reste par les décideurs. Et il a eu le désagrément de constater que les attaques des contradicteurs, notamment de son ancien partenaire beyrouthin, M. Najah Wakim, avaient plus d’impact sur le public que les plaidoyers des modérés qui sont ses amis, hommes de bons sens sans doute mais peu doués pour enflammer un auditoire. Les mêmes témoins estiment que M. Hoss craindrait de plus que les haririens, outrés par la flèche du Parthe qu’il a lancée à leur chef en profitant du fait qu’il avait le dernier mot, ne veuillent lui mener la vie dure. En lui faisant remarquer qu’au Maroc les grands de ce monde, notamment le président Clinton, se sont adressés à M. Hariri pour faire des promesses au Liban comme si l’ancien président du Conseil représentait ce pays. Les mêmes loyalistes indiquent une autre raison plaidant à leur sens contre l’ouverture d’une session extraordinaire d’été : l’immunité de certains parlementaires, menacés par l’épée de Damoclès des dossiers, s’en trouverait prolongée. Et cela empêcherait le camp de M. Hoss de marquer encore des points contre celui de M. Hariri, ou éventuellement d’égratigner un peu la puissance de M. Berry. Tout cela, bien entendu, en préparation de la bataille des législatives de l’an 2000 qui doit fixer de nouveaux rapports de force politiques intérieurs. Dans le même ordre d’idée, certains ministres conseillent à M. Hoss de ne pas accepter l’épreuve d’une session extraordinaire d’été car cela empêcherait le gouvernement de mener tranquillement à bien des projets comme la réforme, les nominations, la décentralisation et la nouvelle loi électorale. Cependant, des proches du régime affirment que la décision d’ouvrir une session d’été est déjà pratiquement prise et que le chef de l’État en parlerait avec M. Hoss avant la tenue du Conseil des ministres. D’autres sources croient savoir que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr a plaidé à Baabda pour la session. En faisant valoir que côté immunité parlementaire, on n’avait pas trop à s’inquiéter : on adresserait des demandes de levée d’immunité au coup par coup à la présidence de la Chambre, qui coopérerait sans aucun doute, pour ne pas être soupçonnée de couvrir des suspects. Cependant, un opposant constate pour sa part que «l’on a manifestement besoin de M. Berry pour tout un tas de choses. Alors il serait étonnant qu’il n’en reçoive pas le prix. Comme la garantie que ses gens à lui ne seraient pas inquiétés lors de la reprise de l’épuration administrative». «Mais on peut se demander, conclut ce député, si, après la consécration reçue par M. Hariri au Maroc, M. Berry ne va pas être tenté de jouer la carte de l’ancien président du Conseil contre M. Hoss…».
Le gouvernement, plus exactement son chef, M. Sélim Hoss, n’a toujours pas pris de décision au sujet de l’ouverture d’une session extraordinaire d’été qui mènerait la Chambre du 1er août au 15 octobre sans solution de continuité. Pourtant, les principaux intéressés, les députés eux-mêmes, sont d’accord pour sacrifier leurs vacances et rester travailler à Beyrouth. Dans...