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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Coopération- Une délégation allemande reçue par Hoss L'UE ne veut pas limiter son role à celui de bailleurs de fonds(Photos)

Les perspectives de paix au Proche-Orient ; les relations bilatérales entre l’Union européenne et le Liban ; et l’évolution du processus de partenariat euro-méditerranéen enclenché à Barcelone en novembre 1995 : autant de dossiers qui ont été au centre de la série d’entretiens qu’une délégation allemande de haut rang a eus hier à Beyrouth. Conduite par le député européen Hans-Gert Poettering, président du groupe démocrate-chrétien au Parlement européen, la délégation a conféré avec le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss, le ministre Nasser Saïdi, le vice-président du Parlement Élie Ferzli, et le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, M. Ali el-Khalil. La délégation, qui comprend, outre M. Poettering, MM. Ludger Kühnhardt, directeur du Centre d’études pour l’intégration européenne, et Reinhard Stuth, représentant la Fondation Konrad Adenauer, effectue une tournée d’information dans la région, englobant la Syrie et la Jordanie. Cette visite intervient après les récentes élections européennes de juin dernier et la formation des commissions au sein du Parlement européen. M. Poettering vient d’être élu dans ce cadre président du groupe parlementaire du Parti populaire européen qui englobe les démocrates-chrétiens, les libéraux et les conservateurs. Le Parti populaire européen est le principal groupe du Parlement européen avec 233 membres sur les 626 que compte celui-ci (le groupe socialiste, qui vient en deuxième position, compte 180 députés). En sa qualité de nouveau président de ce groupe européen, M. Poettering a tenu à se rendre au Proche-Orient afin de s’informer de près de la situation dans la région, d’autant que le Parlement européen joue désormais un rôle de plus en plus important au sein de l’UE, notamment pour ce qui a trait à l’élaboration de la législation européenne (tâche que le Parlement partage avec le Conseil de l’UE). Cette volonté de l’UE de renforcer ses relations avec les pays du Moyen-Orient a été mise en évidence par M. Poettering à l’issue de la rencontre avec le Premier ministre, au Grand Sérail. «Nous désirons consolider nos rapports avec les pays du Moyen-Orient, dont notamment le Liban qui est la clé du processus de paix dans la région», a notamment déclaré le député européen qui a souligné que le dossier du règlement du conflit du P-O a été «au centre de notre entretien avec le chef du gouvernement». «En tant qu’Européens, a déclaré M. Poettering, nous sommes soucieux de voir le Liban vivre en paix avec ses voisins. Nous désirons aboutir à un accord d’association entre l’UE et le Liban, a poursuivi M. Poettering. Nous estimons qu’il existe une opportunité sérieuse de renforcer les relations bilatérales entre le Liban et l’UE». Abordant la conjoncture présente dans la région, le député européen a déclaré : «Le processus de paix est d’une importance vitale pour l’Europe, plus particulièrement dans les circonstances présentes». Ce dossier proche-oriental a également été évoqué au cours d’un point de presse restreint que M. Poettering a tenu en début de soirée en présence de l’ambassadeur d’Allemagne, M. Peter Wittig, et des deux responsables allemands qui l’accompagnent dans sa tournée. M. Poettering a commencé par mettre l’accent sur le rôle croissant que joue le Parlement européen au niveau des relations extérieures de l’UE. Il a notamment précisé que toute aide financière accordée par l’Union aux pays du Moyen-Orient devrait obtenir au préalable l’aval du Parlement. Se déclarant optimiste quant à une prochaine relance du processus de paix au Proche-Orient, le député européen a réaffirmé que l’UE est disposée à apporter sa contribution à la réalisation d’une paix durable dans la région. M. Poettering précise sur ce plan que le Parlement européen en général et son groupe parlementaire en particulier déploient des efforts en vue d’assurer un avenir meilleur aux peuples de la région «car cela est dans l’intérêt aussi bien des pays méditerranéens que de l’Europe». Sur ce plan, M. Poettering souligne que le rôle de l’UE au niveau du processus de paix est «complémentaire à celui des États-Unis». L’ambassadeur d’Allemagne, M. Wittig, s’empresse de souligner à ce propos que «l’UE ne désire pas voir son rôle limité uniquement à celui d’un bailleur de fonds». «Nous désirons jouer un rôle politique et participer activement au processus de paix, déclare M. Wittig. Nous ne sommes pas satisfaits de nous voir assigner un rôle de bailleur de fonds uniquement». Un objectif stratégique Concernant le volet des relations bilatérales entre l’UE et le Liban, l’ambassadeur d’Allemagne met l’accent sur l’importance stratégique que revêt l’intégration du Liban au processus de Barcelone, notamment pour ce qui a trait à son adhésion à la vaste zone de libre-échange euro-méditerranéenne qui devrait être mise en place vers l’an 2010. La formation de cette zone de stabilité, de prospérité et de libre échange sur les deux bords de la Méditerranée constitue pour l’UE un objectif stratégique aussi bien politique qu’économique, et l’Allemagne a pris conscience au cours des dernières années de l’importance d’un tel objectif, comme le souligne M. Wittig. «Nous avons réalisé que la stabilité est vitale pour les deux zones (européenne et méditerranéenne), précise l’ambassadeur d’Allemagne. Nous sommes voisins. Nous avons en commun des liens historiques et géographiques. En cas d’instabilité dans la région méditerranéenne, il ne saurait y avoir de stabilité en Europe, et vice versa. En cas de stagnation économique ou de troubles politiques en zone méditerranéenne, nous en ressentons les conséquences en Europe sous la forme d’un accroissement de l’émigration ou du terrorisme. Nous avons donc un destin commun. Nous avons réalisé une telle réalité au cours des dernières années. Telle est le fondement du partenariat euro-méditerranéen», conclut M. Wittig.
Les perspectives de paix au Proche-Orient ; les relations bilatérales entre l’Union européenne et le Liban ; et l’évolution du processus de partenariat euro-méditerranéen enclenché à Barcelone en novembre 1995 : autant de dossiers qui ont été au centre de la série d’entretiens qu’une délégation allemande de haut rang a eus hier à Beyrouth. Conduite par le député européen...