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Actualités - ANALYSE

GOUVERNEMENT - Échos persistants des milieux prosyriens Changement éventuel à la fin de l'année

Les indications fournies par les proches de la Syrie qui visitent régulièrement Damas, et qui sont bien entendu innombrables, se recoupent autour d’une quasi-certitude : on changera le gouvernement libanais à la fin de l’année, pour des raisons essentiellement régionales. Ce n’est pas qu’il faille une équipe capable de négocier – puisque les décideurs s’en chargent pour nous –, mais parce que l’on doit tenter de consolider la situation politique intérieure du Liban. Afin que nul ne puisse se servir de sa précarité au détriment des détenteurs de cette carte. On s’efforcera dès lors, en ressuscitant le vieux slogan jamais usé de «l’entente nationale», d’installer un gouvernement disposant d’une large assiette populaire. Accessoirement, la confiance qu’il inspirerait devrait améliorer un peu une économie nationale et des finances publiques qui sont toujours dans le rouge. Donnant la leçon aux protagonistes actuels, une personnalité qui revient des rives du Barada juge que «les prises de bec politiciennes qui ont marqué le débat sur le budget sont peut-être une manifestation de démocratie, mais malsaine. Car ces empoignades illustrent l’inconscience, le manque de sens national et étatique des pôles concernés. Ils se laissent aller à des règlements de compte et les étalent à la tribune de l’Assemblée, au moment où les Libanais ploient sous le fardeau de soucis vitaux sur plus d’un plan». «On est effaré de constater, poursuit cette service, qu’au lieu de parler chiffres, comme la circonstance le commandait, les acteurs de la tragi-comédie de la place de l’Étoile se sont lancés à corps perdu dans des attaques personnelles, sans aucun rapport avec le budget, avec l’économie ou avec les stratégies financières de l’État. Passe encore que l’opposition sorte du sujet mais que le président du Conseil lui-même consacre son intervention finale à tirer à boulets rouges sur son prédécesseur au lieu de se limiter à des éclaircissements budgétaires, cela est assez étonnant». Cette source, qui déplore une telle confusion des genres dénotant d’après elle un certain manque du sens de l’État et de la conjoncture, laisse entendre par là que le futur gouvernement ne serait en rien semblable à l’actuel. Cette personnalité souligne que «Damas veille à se maintenir à égale distance de tous, n’intervient en faveur de personne, mais tient à ce que l’on respecte les lignes rouges. C’est-à-dire qu’on comprenne que les querelles ne doivent pas empoisonner si gravement le climat politique que le pays s’en trouve déstabilisé. Car, en définitive, les matchs de catch paralysent les institutions et affaiblissent le Liban au moment où il a besoin de tenir solidement sur ses pieds, face à un redoutable négociateur israélien qui bénéficie visiblement de toute la sympathie du médiateur américain». Dans l’ordre pratique des choses, un autre prosyrien croit de même savoir que l’on va mettre sur pied un gouvernement politique, après l’adoption du budget de l’an 2000. Mais à son avis, on ne changerait pas de chef de gouvernement et cette équipe serait également dirigée par M. Sélim Hoss «que les Syriens respectent et qui offre apparemment l’avantage d’avoir la confiance du chef de l’État». Cependant cette source précise que «l’orientation pourrait être modifiée à la lumière des résultats de la prochaine tournée de Madeleine Albright dans la région. S’il devait apparaître que, contrairement à la présente expectative, le redémarrage des négociations ne devrait pas se faire de sitôt, il n’y aurait pas de raison de dégommer les techniciens actuellement en place au Liban. Mais cette éventualité semble mince et dans la mesure où l’optimisme affiché par toutes les parties concernées devait se confirmer, il est certain qu’on ferait appel à un gouvernement de politiciens du premier rang». Toujours est-il que M. Hoss pour sa part soutient qu’il n’y aura pas de changement de Cabinet. Et un ministre qui tient à son poste, ce qui est compréhensible, va jusqu’à déclarer en privé que Baabda non plus «ne s’en laissera pas conter car on y est certainement très amical, très fraternel mais on ne s’y laisse pas donner d’ordres…» En tout cas, les prochaines semaines devraient apporter plus de précisions sur les perspectives politiques. Et répondre par exemple au point de savoir si l’Est va être enfin intégré au gouvernement. Ne serait-ce que pour faire plaisir à Albright…
Les indications fournies par les proches de la Syrie qui visitent régulièrement Damas, et qui sont bien entendu innombrables, se recoupent autour d’une quasi-certitude : on changera le gouvernement libanais à la fin de l’année, pour des raisons essentiellement régionales. Ce n’est pas qu’il faille une équipe capable de négocier – puisque les décideurs s’en chargent pour nous...