PALAIS DE BAABDA- Nouvelle réunion du chef de l'État avec le procureur Addoum Lahoud : Il faut garantir totalement l'indépendance de la magistrature

La situation de l’appareil judiciaire a été au centre d’une réunion, la seconde en quelques jours, que le chef de l’État, le président Émile Lahoud, a tenue hier au palais de Baabda avec le procureur général de la République Adnane Addoum. De source officielle, on indique que le président Lahoud a mis l’accent, au cours de cette entrevue, sur la nécessité de «garantir de manière absolue l’indépendance et l’autonomie de la magistrature». Le chef de l’État a souligné que la magistrature devrait être tenue à l’écart «des ingérences et des interventions diverses qui ne peuvent que porter préjudice au processus d’édification de l’État des institutions». D’autre part, le président Lahoud a passé en revue la situation sur le plan de la sécurité avec le directeur général de la Sécurité de l’État, le général Édouard Mansour. Le chef de l’État a également accordé audience au nonce apostolique, Mgr Antonio Maria Veglio, ainsi qu’à MM. Raymond Audi et Wadih el-Khazen. Le général Lahoud a, enfin, reçu une délégation de Tarik Jedidé conduite par M. Mohieddine Doughane. Prenant la parole devant les membres de la délégation, le chef de l’État a évoqué le rôle particulier de Beyrouth sur le plan national, soulignant que «le Liban puise sa force auprès de toutes les fractions sans exception». «L’exploitation du confessionnalisme et les dissensions sectaires constituent un facteur destructeur pour le Liban», a déclaré le président Lahoud qui a ajouté : «Nous avons payé un prix élevé du fait de ces dissensions. Nous devons donc tous œuvré, la main dans la main, afin que le Liban occupe à nouveau la place qu’il occupait par le passé, plus particulièrement au sein du monde arabe dont nous faisons partie et dont nous devons être le modèle à suivre». Et le chef de l’État de poursuivre : «Tarik Jedidé est une région qui nous est très chère. Elle a été pionnière dans la lutte contre l’invasion israélienne. Tarik Jedidé constitue réellement le centre de Beyrouth». En conclusion, le président Lahoud a déclaré : «Nous avons aujourd’hui une armée nationale qui défend toute la population. Dans le même temps, il existe une solidarité de fait avec la Résistance, sans compter la concomitance des deux volets libanais et syrien (au niveau du processus de paix) et l’unité de destin avec la Syrie d’Assad. Nous parviendrons ainsi à libérer le territoire et à réaliser une paix juste et globale sans que nul ne parvienne à nous imposer ses conditions». De son côté, le président de la délégation, M. Doughane, a rendu hommage au président Lahoud, soulignant que «le peuple libanais a apporté son soutien au président Lahoud parce qu’il a été le porte-étendard de l’arabisme et du nationalisme, de même qu’il a apporté son soutien à la résistance, sous toutes ses formes, ainsi qu’ à l’unité de destin avec la Syrie».