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Actualités - REPORTAGES

CONCERT - Au centre-ville la musique est reine Waleed Howrani : de Mozard à une rhapsodie libanaise

Il n’y a pas très longtemps encore, on l’avait écouté à l’Assembly Hall dans un concert au programme ramassé – et plutôt circonstantiel car surtout voué à l’inauguration du nouveau bâtiment de l’AUB – mais dense. Aujourd’hui, dans le cadre de Beyrouth, capitale culturelle du monde arabe et de Célébration, la culture descend dans la rue, Waleed Howrani, en ouverture aux nuits artistiques de Beyrouth, offre un bouquet d’œuvres groupant les partitions de Mozart, Beethoven, Chopin, Albright et sa propre composition la rhapsodie libanaise. Mélange un peu tous azimuts mais où la musique est absolument reine… Installée dans les ruines des thermes romains au centre-ville et à l’ombre des arbres centenaires dressés face au Grand Sérail, une scène en plein air en ce mois de juillet est le décor simple des premières mesures d’une fantaisie de Mozart. Mélodieuse et douce fantaisie (en ré min K397) habitée d’une vie secrète où les notes ont la fraîcheur et la limpidité d’une eau de source. Élégante est toujours la voix du divin maître de Salzbourg. Suit une longue sonate, torrentielle et d’un romantisme ténébreux, de Beethoven. Sonate en mi maj op31N3 aux quatre mouvements alliant avec dexterité moments de tendresse et grondements sourds d’une passion difficilement «endiguable» (qu’on nous passe le barbarisme pour parler ou tenter de cerner les noueuses contradictions du maître de Bonn). Écho d’une vie intérieure tourmentée, la musique de Beethoven demeure un véritable reflet d’une personnalité à multiples facettes où cohabitent, entre orages et embellies, sérénité et angoisse. Plus franchement mélancolique de cette langueur bien romantique est l’étude en mi maj op 10 N3 de Chopin, prince du clavier qui déroule ses notes empreintes d’une étrange tristesse au-dessus des syncopes de la basse. Martelée, vibrante, chargée de toutes les colères et de toutes les nostagies, véritable «canon sous les fleurs» est cette Polonaise (en fa dièse min op 44) du plus virtouse des pianistes. Changement d’atmosphère, de «blues» et de cœur en écharpe avec les trois «rags» de William Albright que Waleed Howrani affectionne particulièrement et qu’il sert d’ailleurs à chaque fois dans un esprit de bonheur total. Monde enchanté et enchanteur à travers rythmes accélérés et longues coulées lyriques où le clavier du piano force les doigts de l’artiste non seulement des contorsions invraisemblables mais des «sprints» et des «swings» incroyables. Une fois de plus, changement de cap et de monde sonore avec la rhapsodie libanaise du cru de W. Howrani où nostalgie et esprit pétillant font un excellent ménage. Œuvre déjà exécutée plus d’une fois avec brio et enthousiasme. On l’écoute ici à travers ses phrases bien orientales, coulées dans une prosodie occidentale. Phrases languides et vives à la fois et qui renferment l’essence même du folklore libanais ainsi que certaines ritournelles du terroir doublées de cantilènes fredonnées de génération en génération. Applaudissements nourris pour un pianiste à la culture musicale originale et étendue (et qui ne craint guère les mélanges fussent-ils des plus audacieux!) et que les mélomanes apprécient à juste titre, non seulement pour son talent d’interprète au-dessus de tout éloge mais aussi pour cet esprit vif et plein d’humour qui «ensoleille» sa musique même…
Il n’y a pas très longtemps encore, on l’avait écouté à l’Assembly Hall dans un concert au programme ramassé – et plutôt circonstantiel car surtout voué à l’inauguration du nouveau bâtiment de l’AUB – mais dense. Aujourd’hui, dans le cadre de Beyrouth, capitale culturelle du monde arabe et de Célébration, la culture descend dans la rue, Waleed Howrani, en ouverture aux...