IRAN - Manifestations interdites au terme d'une journée d'émeutes La révolte des étudiants matée par la force

Le régime iranien a décidé d’en finir avec l’agitation estudiantine qui a secoué le pays pendant cinq jours en employant la manière forte hier contre les étudiants de Téhéran et en interdisant tout nouveau rassemblement aujourd’hui. Cette reprise en main se traduisait également par un appel à un grand rassemblement officiel demain matin devant l’Université de Téhéran, censé témoigner de l’adhésion de la population au régime après les troubles de ces derniers jours. Les forces antiémeutes ont donné hier soir l’assaut à une cité universitaire, dans le quartier d’Amirabad, dans le nord-ouest de Téhéran. La police a procédé à au moins une cinquantaine d’arrestations. À l’heure de mettre sous presse, Washington a réagi à cette reprise en main, appelant le régime à respecter la liberté d’expression, se disant «alarmé» par les attaques contre les étudiants perpétrées par des «groupes extrémistes» avec «la complicité» de la police. Le dernier carré d’étudiants retranchés sur le campus central de l’Université de Téhéran a quitté les lieux en fin de soirée, après avoir été encerclé par les forces antiémeutes et les milices islamiques, et soumis à des tirs intenses de grenades lacrymogènes. Selon l’agence officielle Irna, les étudiants du campus «ont mis fin lundi soir à leur rassemblement» après avoir «décidé de confier le suivi de leurs revendications à un comité qui regroupe leurs représentants pour examiner les récents incidents». De nombreuses manifestations ont également été signalées ces derniers jours dans les principales villes de province, Machhad (nord-est), Ispahan et Yazd (centre), Tabriz et Ouroumieh (nord-ouest) ou encore Hamedan (ouest). La préfecture de Tabriz (nord-ouest) a annoncé qu’une personne – un étudiant en théologie – avait été tuée et plusieurs autres blessées dimanche lors d’une manifestation.