Scènes de désolation sur le campus de Téhéran

Dortoirs calcinés, voitures brûlées, armoires renversées : les locaux du campus de Téhéran, où de violents affrontements ont eu lieu à deux reprises hier, offraient un spectacle de désolation. Les heurts ont éclaté avec des militants intégristes, alors que plusieurs centaines de personnes s’apprêtaient à manifester contre la fermeture du journal de gauche Salam, très lu en milieu étudiant. «Des altercations ont dégénéré entre les manifestants et des gens en civil, apparemment des militants intégristes» qui s’en prennent souvent violemment aux milieux modérés, selon un témoin. Les affrontements ont eu lieu sur un des campus de Téhéran situé dans le quartier d’Amirabad, dans la partie nord-ouest de la capitale iranienne, qui comprend une résidence universitaire. Les Moudjahidine du Peuple, principal mouvement d’opposition armée au régime iranien, ont affirmé que trois étudiants ont été tués et plus de mille autres blessés. Les manifestants ont été attaqués à coups de bâton, de pierres et de gaz lacrymogènes par les provocateurs intégristes, qui s’en sont également pris aux dortoirs où dormaient de nombreux étudiants pensionnaires. Les manifestants ont ensuite établi un grand barrage sur un boulevard proche du centre universitaire et sur lequel ils ont allumé le feu. Ils ont jeté des pierres et des bouts de bois sur les forces antiémeutes de la police iranienne qui bouclent le quartier et qui ont lancé plusieurs assauts.