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Actualités - CHRONOLOGIE

L'AFFAIRE MOUSTAFA SAAD - Le député renouvelle ses accusations Une priorité pour Lahoud : la sécurité à Saïda

La récente conférence de presse du député Moustafa Saad semble avoir déclenché un processus sécuritaire qui s’est traduit hier par les recommandations du président Lahoud au commandant en chef de l’armée d’accorder la priorité absolue à la sécurité, ainsi que par l’entrée en fonction d’un centre d’opérations régional conjoint à Saïda pour «enquêter sur tout incident ou information sécuritaires». L’assassinat des quatre magistrats en plein tribunal à Saïda avait été à l’origine d’une série de mesures destinées à mettre un terme à une série d’incidents survenus dans la capitale du Liban-Sud. Parmi ces mesures, citons l’interdiction de la circulation des motocyclettes, l’annulation des permis de port d’armes et le renforcement du dispositif de sécurité autour des camps palestiniens de la région. Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui a reçu hier le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, a insisté sur la nécessité de «maintenir l’ordre et la sécurité, surtout durant la période actuelle». De son côté, le ministre de l’Intérieur Michel Murr a présidé hier la réunion du conseil central de sécurité intérieure en présence du procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum, du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Nasri Lahoud, du mohafez de Beyrouth Yaacoub Sarraf, du représentant du commandant en chef de l’armée le général Issam Atwi, du directeur des services de renseignements le général Raymond Azar, du directeur général des FSI le général Abdel-Karim Ibrahim, du directeur général de la Sûreté générale le général Jamil Sayed, du secrétaire du conseil central le colonel Khalil Abi-Rached, du directeur général de la Sécurité de l’État le général Edouard Mansour, du chef d’état-major des FSI le général Rafic Haddad et du représentant de l’armée syrienne au Liban le colonel Rustom Ghazalé. À l’issue de la réunion, le ministre Murr a annoncé la mise en fonction à Saïda d’un centre d’opérations régional conjoint dépendant de la brigade de l’armée de cette ville et groupant tous les services de sécurité de l’État. Ce centre d’opérations aura pour mission d’enquêter sur tout incident ou renseignement éventuels. Parallèlement, un centre d’opérations central conjoint, similaire à celui mis en place à Saïda, est actuellement sous étude et entrera en fonction à Beyrouth dès lundi prochain. Questionné sur la récente conférence de presse du député Moustafa Saad, le ministre Murr a répondu que «tous les organismes de sécurité sont au service de la patrie et les campagnes qui les prennent actuellement pour cible sont totalement infondées. Nous avons demandé au procureur général près la Cour de cassation que M. Saad soit entendu par le juge d’instruction Raymond Oueidate, car il faut que l’opinion publique soit informée des campagnes de dénigrement menées contre les service de sécurité». Réunion du centre d’opérations régional de Saïda Aussitôt mis en service, le centre d’opérations régional conjoint de Saïda s’est réuni hier sous la présidence du mohafez du Liban-Sud Fayçal Sayegh. La réunion a servi à une évaluation des mesures de sécurité récemment adoptées à Saïda, notamment celle interdisant la circulation des motocyclettes dans la ville et ses environs. Auparavant, M. Sayegh avait reçu une délégation des habitants de Taamir Aïn el-Héloué qui avaient organisé un sit-in devant le sérail de Saïda pour protester contre le renforcement des mesures de sécurité dans la région. M. Sayegh a informé les membres de la délégation que ces mesures avaient été rendues nécessaires par «la situation exceptionnelle qui prévaut». Par ailleurs, le chef du gouvernement Sélim Hoss a reçu hier le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum avec qui il s’est entretenu, entre autres sujets, de la conférence de presse de M. Moustafa Saad. À l’issue de la réunion, M. Addoum a répondu aux questions des journalistes présents en faisant valoir qu’il est important que M. Saad ait en sa possession des données et des documents à remettre au juge d’instruction. «Nous nous chargerons d’établir les liens», a ajouté le procureur Addoum. Nouvelles accusations de Saad Répondant aux autorités judiciaires qui avaient qualifié ses propos et ses accusations «d’analyse personnelle ne reposant sur aucune donnée», le député Moustafa Saad a affirmé dans une interview accordée à la radio La Voix du peuple que tout ce qu’il avait avancé dans sa conférence de presse se base sur des données claires ainsi que sur des informations personnelles qu’il ne pouvait rendre publiques. Il a ajouté qu’il avait mis les données et les informations personnelles à la disposition du juge d’instruction Raymond Oueidate chargé de l’enquête sur l’assassinat des quatre magistrats à Saïda. Il a également affirmé que la tentative d’assassinat dont il avait fait l’objet en 1985 avait été mise au point par des éléments des Forces libanaises et certains officiers dont il a cité le nom, parmi lesquels l’ancien chef du service de renseignements de l’armée le général Simon Kassis. Quant aux «informations personnelles» que M. Saad affirme détenir, il s’agirait, selon certaines sources, d’aveux d’officiers qui avaient été arrêtés à l’époque par des éléments du Rassemblement nassérien que dirigeait M. Saad. Ces aveux auraient été enregistrés sur cassettes audio et vidéo. Le député Saad a souligné le recoupement des faits entre les éléments en sa possession et les révélations contenues dans le livre D’Israël à Damas de Robert Hatem, alias Cobra. Le PSP demande que la vérité soit révélée Toujours dans ce cadre, une «source autorisée» du Parti socialiste progressiste (PSP) a publié un communiqué dans lequel elle se demande quelles sont les raisons qui empêchent les autorités judiciaires d’accorder l’intérêt qu’elles méritent aux déclarations du député Saad, qui a explicitement accusé les services de sécurité et établi un lien entre l’attentat perpétré contre sa personne en 1985 et l’assassinat des quatre magistrats à Saïda. Le communiqué ajoute «qu’au cas où l’autorité judiciaire serait réellement éloignée de la politique, les meurtriers de Maarouf Saad auraient été démasqués en 1975 et la guerre civile aurait ainsi pu être évitée». Le PSP conclut en réclamant que les données en possession de M. Saad soient versées au dossier de l’enquête sur l’assassinat des magistrat et en exigeant que la vérité soit rendue publique.
La récente conférence de presse du député Moustafa Saad semble avoir déclenché un processus sécuritaire qui s’est traduit hier par les recommandations du président Lahoud au commandant en chef de l’armée d’accorder la priorité absolue à la sécurité, ainsi que par l’entrée en fonction d’un centre d’opérations régional conjoint à Saïda pour «enquêter sur tout...