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Actualités - ANALYSE

DOSSIER REGIONAL- La réouverture des volets aurait lieu cet été Des pourparlers simultanés mais dissociés

Comme Ben Hur alias Charlton Heston drivant son attelage, Washington aborde la course régionale en prenant soin de ne pas faire marcher un cheval plus vite qu’un autre, pour que le char ne capote pas. Ainsi, selon un rapport diplomatique, «des assurances formelles sont données pour qu’aucun des trois volets à traiter, le palestinien, le syrien et le libanais, ne prendra le pas sur l’autre. Les pourparlers iront de pair. Mais seront naturellement bien dissociés, afin qu’un retard ou des complications dans l’un des volets n’influe pas sur les progrès dans les deux autres». La reprise des négociations aurait lieu dès cet été, en dépit des vacances. Car les Américains veulent mettre les bouchées doubles dans l’espoir qu’un accord global serait conclu avant que le président Clinton ne quitte la Maison-Blanche. Voire avant que le vice-président Gore, probable candidat des démocrates pour les prochaines présidentielles, ne se mette en campagne en novembre de l’an 2000. Toujours est-il qu’Arafat ayant manifesté de l’inquiétude, à la suite de rumeurs selon lesquelles on traiterait les volets syrien et libanais avant le volet palestinien, Washington a tenu à le rassurer. Tout irait de concert, bien qu’en théorie les questions concernant la Syrie et le Liban paraissent plus faciles à résoudre que les quotas territoriaux de Wye River, les redéploiements israéliens en Cisjordanie, les ports et aéroports, les routes reliant les colonies d’implantation ou le statut définitif de l’entité palestinienne. Ces problèmes si complexes, surtout si l’on y ajoute la question de Jérusalem et celle des réfugiés, servent de prétexte facile à des pôles israéliens pour gagner du temps du côté du Golan et du Liban-Sud. Ils affirment, en effet, qu’il faut d’abord régler la question palestinienne, si essentielle, et qu’ensuite on pourra se consacrer aux volets syrien et libanais. Mais Washington ne semble pas d’accord. À Husni Moubarak, qui lui transmettait les appréhensions d’Arafat, il a répondu qu’effectivement le processus reprendrait dans tous ses créneaux. Le chef de l’État égyptien a mis l’accent pour sa part sur le danger, si la prise en compte des différents volets était décalée, de voir Israël user encore une fois avec succès de la tactique de l’isolation. Une remarque faite d’après expérience car on sait que l’Égypte a été le premier pays arabe à servir de cobaye pour une telle tactique, ce qui a mis Le Caire au ban de la Ligue pendant une bonne douzaine d’années. Le président Moubarak, s’il a insisté pour que l’on ne néglige pas la question palestinienne, a également fait valoir qu’il ne servirait pratiquement à rien sur le plan régional de régler ce problème si on devait capoter sur le volet syrien ou libanais. Ajoutant que, dans le même sens, il ne servirait à rien non plus, à son avis, de régler le dossier du Liban en laissant en plan celui de la Syrie. D’autant, a-t-il précisé, que ces deux volets sont jumelés par la volonté commune des Libanais et des Syriens. En tout cas, Washington semble maintenant convaincu qu’il faut tout traiter simultanément. Il n’est cependant pas exclu que Barak tente, lorsqu’il verra Clinton à Washington, de déranger cet ordre de choses. Et il pourrait avoir des chances de se faire entendre car il est, bien entendu, tout à fait en grâce dans la capitale fédérale.
Comme Ben Hur alias Charlton Heston drivant son attelage, Washington aborde la course régionale en prenant soin de ne pas faire marcher un cheval plus vite qu’un autre, pour que le char ne capote pas. Ainsi, selon un rapport diplomatique, «des assurances formelles sont données pour qu’aucun des trois volets à traiter, le palestinien, le syrien et le libanais, ne prendra le pas sur...