"Responsables" irresponsables

Certains «responsables» se montrent souvent soit incroyablement incompétents, soit… entièrement irresponsables. Ou alors ils ne manifestent aucun égard pour la population et ignorent totalement ce que signifie le respect (et le service) du citoyen. Telle est l’impression qui se dégageait hier matin en parcourant (ou du moins en essayant de le faire) l’autoroute reliant Beyrouth à Jounieh. Les «responsables» concernés n’ont rien trouvé de mieux, en effet, que de poursuivre les travaux d’entretien des ponts d’Antélias et de Jal el-Dib un dimanche matin, en pleine heure de pointe, alors que des dizaines de milliers d’automobilistes empruntent ce tronçon pour sortir de la capitale et aller passer le congé dominical en montagne ou sur le bord de mer. Les agents de l’ordre ont ainsi fermé à la circulation, sans crier gare, les deux ponts en question. Il en est résulté un cauchemardesque encombrement qui a coincé un nombre incalculable de personnes entre Dora et Dbayé, des heures durant et sous un soleil de plomb. Pour parfaire cet «exploit», les FSI ont de surcroît – comble de sadisme – fermé les deux seuls passages transversaux permettant aux automobilistes venant de Jounieh de rejoindre le Metn au niveau d’Antélias et de Jal el-Dib (en tournant à gauche). Résultat pratique : tous ceux qui venaient de Jounieh étaient priés manu militari par les FSI d’aller jusqu’à Dora pour regagner Jal el-Dib et Antélias, au bout d’une interminable attente. Est-il nécessaire de préciser que tout au long de la journée, aucune mesure n’avait été prise pour éviter cette expérience traumatisante aux automobilistes et que ces derniers étaient, en plus, traités par les agents des FSI d’une manière pour le moins cavalière et grossière ? À ceux qui avaient l’audace de relever qu’il était inconcevable d’aller jusqu’à Dora pour retourner à Jal el-Dib ou Antélias après une ou deux heures d’attente, les agents de la circulation se contentaient de répondre : «Nous sommes des militaires ; ce sont les ordres ; si vous voulez vous plaindre, adressez-vous à la présidence de la République» !