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Actualités - REPORTAGES

Le tournage publicitaire : des mois de travail pour 30 secondes de persuasion

30 secondes de publicité, cela passe en un clin d’œil : des images courtes , rapides, qui paraissent évidentes. Difficile d’exprimer le maximum, en si peu de temps, et difficile d’imaginer que derrière ces 30 secondes se cachent des hommes, une technicité et de longues journées de travail. Et pourtant … Pourtant, un film publicitaire est un projet qui se prépare des semaines, parfois des mois à l’avance, en collaboration étroite avec l’agence de publicité et la maison de production. La première pense, rêve, conçoit, la seconde met en forme et en images. Elle exécute, tout en insufflant au travail son apport et son expérience personnelle. Ces 30 secondes peuvent coûter cher et engager des budgets énormes. Elles se construisent pas à pas, publicitaires, producteurs et réalisateurs y ajoutant, chacun à son tour, leur grain de sable. Tout commence donc par un produit qui a son passé, son positionnement sur le marché et ses concurrents. L’agence de publicité entreprend son enquête, recherches, statistiques, analyse et… inspiration aboutissent à l’idée. Proposée au client sous forme de scénario en images, elle y est illustrée plan par plan, image par image. Le client peut donc visualiser le travail finalisé et approuver son film. Ce même scénario est alors proposé à différentes maisons de production, qui vont l’étudier et donner leur cotation. De nombreuses discussions suivront, pour aboutir au choix final. Le deuxième volet peut alors commencer, à savoir la préparation du tournage. Une première réunion est organisée, y sont présents l’agence de publicité, en la personne de ses concepteurs et des responsables – client, et la maison de production, avec son lot de producteur, assistants-producteurs et réalisateur. De longues heures sont souvent nécessaires pour éplucher le film ensemble, expliquer le concept, définir l’objectif à atteindre. L’agence déterminera également les lieux recherchés, paysages précis, montagnes, mer, ou plaine, si le film a des plans en extérieur, ou le décor à construire en studio, chambre à coucher, salle à manger ou autre. Elle procédera à un survol rapide des costumes prévus et une description détaillée des acteurs recherchés, âge, profil, priorités. Une deuxième réunion est fixée, le travail de la production commence. Les tâches sont distribuées aux différents départements. Au département casting (distribution) revient la délicate mission de rechercher des visages d’acteurs, de mannequins ou de simples inconnus qui colleraient au personnage. Le responsable du casting pense à tout le monde et n’importe qui, fouille dans la banque d’images déjà constituée, envoie même des gens sur le terrain trouver de nouvelles têtes. Pour finalement préparer une vidéocassette où figurent de nombreuses propositions. Les costumiers vont apprêter une gamme de vêtements, couleurs et modèles différents, les décorateurs dessiner des plans de décors en studio, proposer un choix de meubles, des échantillons de tissus, des couleurs pour les murs… Si des plans en extérieur sont prévus, des repérages seront effectués, les paysages seront pris en photo ou en vidéo. La réunion suivante est au point. Cette fois-ci, la parole est à la maison de production! Le producteur expose point par point, propose, des discussions s’engagent. Lorsque tous les détails sont passés en revue et approuvés, l’exécution peut démarrer. Les acteurs choisis sont contactés, engagés, les costumes taillés sur mesure, les décors construits. Le tournage, qui durera un ou plusieurs jours, peut commencer. Il faut penser à tout, le temps qu’il fera, si on filme dehors, le déplacement des acteurs et des figurants, leurs repas, les coiffeurs et les maquilleurs et enfin la location du studio et du matériel, pour les maisons de productions qui n’en possèdent pas. Tout ce beau monde réuni le jour J, tôt, très tôt le matin, le plus dur reste à faire… Silence, on tourne ! L’équipe technique est déjà sur le plateau. Directeur de la photo, techniciens et réalisateur revoient l’éclairage installé la veille. Petit déjeuner pour tous, en attendant les acteurs qui sont immédiatement pris en main par le coiffeur, la maquilleuse et la costumière. Le réalisateur définit l’ordre de tournage des plans, qui ne se fait pas forcément chronologiquement. Lorsque les acteurs, la caméra et la lumière sont prêts, on répète le premier plan. Le client et certaines personnes de l’agence assistent au tournage et peuvent visualiser les mouvements de la caméra grâce à un écran spécial, appelé vidéo assist, et que quelques maisons de production possèdent. Tout le monde en place… Silence, on tourne. Clap, take one, Aaaction… La caméra se balade, sur des rails, sur l’épaule du caméraman, ou sur une grande perche, peu importe, elle se glisse partout. Les techniciens retiennent leur souffle, le réalisateur guette chaque détail, les acteurs se dépensent. La scène sera filmée des dizaines de fois jusqu’à obtenir un plan parfait avec un ou deux autres “ de réserve”. Il en sera ainsi pour chaque séquence. Entre un plan et l’autre, les acteurs se reposent, se changent s’il le faut, retouchent leur maquillage et leur coiffure et, surtout, ils attendent. Quelquefois de longues heures, avant que les techniciens aient “installé” la scène suivante, et que le directeur de l’image et le réalisateur revoient l’éclairage et tous les petits détails. La script est là, élément indispensable, garde-fou chargé de veiller à ne commettre aucune erreur. La première journée s’achèvera quand les plans prévus seront entièrement tournés et le réalisateur satisfait ! Parfois tard dans la nuit, pour reprendre très vite le lendemain. En extérieur, la préparation est plus difficile, elle impose des contraintes, un lourd matériel et une équipe nombreuse à transporter. Et oblige tout ce monde à travailler vite, profitant au mieux de la “lumière du jour” et du beau temps. Deux à trois jours plus tard, le film est “ en boîte”. S’il a été tourné en 16 mm ou en 35 mm, il est la plupart du temps développé à l’étranger. La post-production Après la tension du travail d’équipe, vient enfin le silence d’une chambre de montage. Le monteur, le réalisateur et les “créatifs” de l’agence visionnent tous les plans filmés, choisissent les meilleurs, le film peut alors se monter. Viennent enfin se greffer les effets spéciaux, la musique, la voix, également “professionnelle”, pour faire parler les images. Le film peut être présenté au client, avant de vous le montrer. Alors, s’il vous plaît, ne zappez plus lors d’ un break -pub, et prenez le temps de regarder. Ce sont souvent des instants de plaisir, le fruit d’un travail aujourd’hui célébré et récompensé par l’ensemble de la profession.
30 secondes de publicité, cela passe en un clin d’œil : des images courtes , rapides, qui paraissent évidentes. Difficile d’exprimer le maximum, en si peu de temps, et difficile d’imaginer que derrière ces 30 secondes se cachent des hommes, une technicité et de longues journées de travail. Et pourtant … Pourtant, un film publicitaire est un projet qui se prépare des semaines,...