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Actualités - CHRONOLOGIE

Erevan attend toujours un nouvel essor de ses relations avec Téhéran

Avec l’arrivée d’un nouveau président il y a un peu plus d’un an, l’Arménie s’attendait à un nouvel essor des relations avec son voisin du sud, l’Iran, qui avaient connu une embellie après 1992 pour se refroidir plus récemment. Elle attend toujours. Le changement à la tête de l’Arménie après les élections présidentielles de février-mars 1998 avait été accueilli favorablement par l’Iran. Pour remplacer Lev Ter-Petrossian, leur ex-président ouvertement pro-turc (et donc peu favorable à l’Iran), les électeurs ont choisi Robert Kotcharian, soutenu par le parti le plus antiturc du spectre politique arménien. Mais son arrivée n’a pas suffi pour réactiver des relations qui avaient subi deux coups d’arrêts, politiquement et économiquement, après une période de plein essor. Pourtant, les deux pays n’ont jamais caché leurs intérêts géopolitiques partagés : l’Arménie est la fenêtre vers l’Europe de l’Iran, l’Iran la fenêtre vers l’Asie pour une Arménie qui est loin d’entretenir de bons rapports avec tous ses voisins. Selon les spécialistes, les relations irano-arméniennes se sont particulièrement refroidies en novembre 1998, à la suite de la visite en Israël du ministre arménien des Affaires étrangères. L’Iran n’avait pas caché alors son mécontentement de voir son voisin direct tenter d’établir de nouvelles relations diplomatiques avec un «adversaire». «L’Arménie ne peut s’isoler et se borner à établir de bonnes relations avec seulement un ou deux pays. Oui, l’Iran est notre partenaire stratégique mais c’est un non-sens diplomatique que d’exiger de nous une limitation dans la construction de nos relations extérieures», juge Aram Sarkissian, conseiller du président arménien pour la politique internationale. «En adoptant une attitude indécise et prudente vis-à-vis de l’Iran, l’Arménie essaie de ne pas irriter les Occidentaux, y compris les États-Unis», analyse le politologue David Petrossian. «Mais l’Arménie devrait utiliser le notable réchauffement entre les États-Unis et l’Iran. Elle peut devenir l’intermédiaire grâce auquel ces deux pays franchiront la barrière qui les sépare». Dans le domaine économique, un ralentissement des importations iraniennes de produits de consommation et d’alimentation, qui inondaient les marchés arméniens, a été noté depuis deux ou trois ans. Les causes en sont purement économiques, soulignent les analystes. «La première raison est la légère augmentation du pouvoir d’achat de la population depuis 1994», explique l’iranologue Ara Panian. «La demande pour des produits de meilleure qualité que ceux en provenance d’Iran a augmenté. La seconde est l’incompatibilité de notre économie de marché et de l’économie administrée iranienne. Cela freine le développement». Le conseiller du président pour la politique internationale Aram Sarkissian considère quant à lui que ce ralentissement est dû «à la grande différence de l’état des économies des deux pays», l’Arménie n’ayant pas les capacités industrielles de l’Iran. L’embellie commerciale entre les deux pays avait eu pour point de départ le blocus imposé à l’Arménie au début de la décennie par la Turquie et l’Azerbaïdjan, deux de ses quatre voisins. En 1992, l’Arménie s’était alors tournée vers l’Iran. Un fort développement des échanges commerciaux et une période riche en accords bilatéraux se sont ensuivis. Ce rapprochement s’est concrétisé par la construction d’un pont reliant les deux pays sur l’Araxe ou l’ouverture d’une liaison aérienne entre les deux capitales.
Avec l’arrivée d’un nouveau président il y a un peu plus d’un an, l’Arménie s’attendait à un nouvel essor des relations avec son voisin du sud, l’Iran, qui avaient connu une embellie après 1992 pour se refroidir plus récemment. Elle attend toujours. Le changement à la tête de l’Arménie après les élections présidentielles de février-mars 1998 avait été accueilli...