LIBAN - SUD - " Fait rare " dans la comité de surveillance La Syrie et Israël prennent langue sur Arnoun

Les chefs des délégations militaires syrienne et israélienne au comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996 au Liban-Sud, ont eu récemment un échange de vues sur la question d’Arnoun, a-t-on indiqué hier de sources informées à Beyrouth. Lors de la dernière réunion du comité, le 20 avril, les représentants de Syrie et d’Israël ont eu une conversation directe sur l’affaire du village investi cinq jours plus tôt par les troupes d’occupation, «fait rare dans le cadre du comité», a-t-on souligné de mêmes sources. Selon celles-ci, «le représentant israélien, le général Arditi, a demandé à son homologue syrien, le général Balloul, de mieux contrôler le Hezbollah pour l’empêcher de lancer des attaques anti-israéliennes à partir d’Arnoun, en échange de quoi Israël envisagerait de se retirer du village». Le représentant syrien n’a pas donné de réponse tranchée et est resté évasif, a-t-on ajouté de même source, en précisant qu’il n’y avait aucune offre formelle d’un côté ou de l’autre. Hier matin le quotidien israélien Maariv avait affirmé que la Syrie a proposé d’empêcher toute activité du Hezbollah à Arnoun si Israël accepte de se retirer du village. Il ne s’agissait en fait que d’un simple échange sans propositions formelles, a-t-on commenté à Beyrouth . Selon Maariv, cité par l’AFP, les autorités israéliennes ont été surprises de «l’offre» syrienne, car la Syrie a ainsi pour la première fois publiquement reconnu être en mesure de contrôler le Hezbollah. Toujours selon le quotidien, Israël est disposé à donner suite à cette offre à condition que celle-ci soit formulée par écrit et que les États-Unis et la France en soient garants. Les chefs de l’armée israélienne sont pour leur part divisés sur l’interprétation à donner de la «proposition» syrienne , certains n’y voyant qu’une initiative ponctuelle et d’autres la considérant comme un signe destiné à encourager Israël à se retirer du Liban-Sud. Sur le terrain, un soldat israélien a été blessé hier soir lors d’un accrochage près de la position israélienne du château de Beaufort, qui surplombe Arnoun, a-t-on indiqué de source militaire à Jérusalem, citée par l’AFP. Au moment de l’accrochage, le fortin israélien proche a essuyé des tirs de mortier.