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Actualités - REPORTAGES

DÉVELOPPEMENT - Deir Quanoun , Halloussiyé , Ghandouriyé , Tebnine , Tyr Visite de projets - pilotes relevant du pnud au Sud

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a organisé vendredi dernier une tournée au Liban-Sud, qui a regroupé les représentants de plusieurs pays donateurs et quelques journalistes. La tournée avait pour objectif de présenter aux pourvoyeurs de fonds potentiels les besoins de la région ainsi que les programmes déjà entamés dans la région. C’est dans un bus blanc, appartenant à la Finul et portant les couleurs des Nations unies, que les responsables du Pnud et les diplomates ont effectué leur tournée. Parmi les personnes présentes, M. Yves de San, coordinateur du Pnud au Liban, M. Christian de Clercq, conseiller du représentant permanent des Nations unies au Liban, M. John Fennessy, ambassadeur d’Australie, ainsi que des attachés près des ambassades du Japon, d’Italie, de France, d’Espagne, de Belgique et du Canada. Des représentants de l’Union européenne, de l’Usaid, et du CDR (Conseil du développement et de la reconstruction) ont aussi participé à la tournée. Mmes Soha Bsat-Boustany et Zeina Ali Ahmed, respectivement chargée de l’information et responsable des projets du Liban-Sud au Pnud, étaient également présentes. Mme Ali Ahmed a indiqué que le programme de développement économique et social au Liban-Sud comporte deux phases : «La première phase correspond aux projets qui peuvent être effectués, malgré le conflit, pour amorcer la transition d’une politique d’assistance vers une politique de développement», a-t-elle dit. La deuxième phase correspond aux actions qu’il serait souhaitable d’entreprendre la paix revenue. Le programme de développement économique et social, a été entamé en juin 1997. Relevant du Pnud, le projet, d’un coût d’un million deux cent quatre-vingt-seize mille dollars (1 296 000 $), est exécuté grâce à la participation de plusieurs pays donateurs. Il prévoit la mise en place, par le biais des coopératives, des syndicats, et des ONG, de projets-pilotes dans plusieurs localités de la région. La coopérative agricole de Deir Qanoun el-Nahr constituait la première étape de la tournée. Grâce au projet du Pnud, la coopérative est parvenue à créer une petite entreprise pour la préparation de divers produits : aubergines, betteraves, concombres, carottes… Fonctionnelle depuis huit mois, l’entreprise emploie huit femmes, toutes originaires de la localité. Les légumes, achetés auprès des agriculteurs de la région, sont vendus après leur transformation en pickles sur les marchés des localités voisines (Tyr et Saïda) et de Beyrouth. Des revendications Le bus emprunte ensuite une route vicinale que la municipalité a fraîchement asphaltée. Le chemin, qui surplombe des champs d’oliviers, est trop étroit mais qu’importe…tout est bon pour donner la preuve de la bonne volonté des collectivités locales. La délégation s’arrête à Halloussiyé où le programme du Pnud a permis aux agriculteurs d’acquérir un tracteur. Auparavant, les 150 membres de la coopérative agricole du lieu étaient obligés d’en louer pour leurs champs d’oliviers. Une douzaine d’agriculteurs sont présents. Ils commencent par mettre l’accent sur les besoins qui n’ont pas encore été comblés, par exemple trouver des marchés à leur production. Le groupe est ensuite invité à prendre des rafraîchissements et des pickles préparés par les épouses des agriculteurs. L’une d’elles a une sœur qui vit en Australie. Voilà un sujet qui lui permet d’engager la conversation avec l’ambassadeur de ce pays du Commonwealth. Le siège de l’association des apiculteurs du Liban-Sud, à Ghandouriyé, représente la troisième étape de la tournée. Le programme de développement économique et social mis en place par le Pnud a permis de promouvoir la coopération entre les quatre organismes d’apiculteurs de la région. Au siège de l’association, le groupe de responsables est installé dans une sorte de salle de classe avec pupitres. La délégation écoute le discours d’un représentant de l’association, qui expose le rôle et les activités organisées par les apiculteurs du Liban-Sud. Des stages assurés par Apiculteurs sans frontières (français), et la fabrication de blocs de cire sur place (matière généralement importée) figurent parmi les activités à venir. Une visite d’inspection du centre est ensuite de mise. À la vue d’une ruche d’abeilles qui présente plusieurs étages, M. de San s’exclame : «Cela ressemble à notre travail. Nous (le Pnud) fournissons les bases d’un développement durable et les autres continuent le processus». La grue des pêcheurs de Tyr Le bus se dirige ensuite vers Tebnine, où un centre d’apprentissage de l’informatique et des langues a été créé. Disposant d’un matériel adéquat et dirigé par une association civile, le centre reçoit à des prix compétitifs toute personne qui veut se familiariser avec l’informatique. “Les élèves” ont âgés entre 10 et 50 ans. Le centre a déjà assuré des sessions à l’intention de soldats de l’armée libanaise, de jeunes écoliers et d’enseignants, soit près de 1 200 personnes. Spécialement pour l’occasion, des écriteaux ont été affichés sur les murs des salles de classe : «Merci aux pays donateurs». Bien qu’il n’existe pas de projet à Cana, le bus s’arrête dans la localité, où la délégation se rend à la base du contingent fidjien touché par les bombardements israéliens, en avril 1996. Le siège du syndicat des pêcheurs de Tyr forme la dernière étape de la tournée. Au vieux port de la ville, les pêcheurs qui, faute de moyens, en sont encore à l’âge artisanal, raccommodent les filets. Dans cette vieille cité du Sud, ceux qui prennent la mer n’affrontent pas uniquement les éléments naturels, mais aussi les bâtiments de guerre israéliens. Les pêcheurs, qui manquent de tout, sont aidés par plusieurs associations, notamment Caritas et la YWCA. Le programme mis en place par le Pnud a permis au syndicat formé de 500 pêcheurs d’acheter une grue. En effet, chaque barque (il en existe 450, amarrées au vieux port) doit être mise en cale sèche tous les deux mois pour des travaux d’entretien. Le syndicat des pêcheurs formule une demande, classée parmi les priorités : des radios reliées au port devraient être installées dans chaque barque, qui doit être également équipée d’un sonar. Fin de la tournée. Le Pnud poursuivra ses travaux de développement. Des fonds sont nécessaires pour établir les bases d’un développement durable, dans une région où les initiatives de certaines associations locales ne suffisent pas à assurer les besoins de la population.
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a organisé vendredi dernier une tournée au Liban-Sud, qui a regroupé les représentants de plusieurs pays donateurs et quelques journalistes. La tournée avait pour objectif de présenter aux pourvoyeurs de fonds potentiels les besoins de la région ainsi que les programmes déjà entamés dans la région. C’est dans un...