YOUGOSLAVIE - L'option aérienne privilégiée ... faute de mieux L'Otan intensifie sa guerre et refuse tout compromis

Les 19 membres de l’Otan, réunis à Washington pour un sommet de trois jours dominé par le Kosovo, continuent de tabler publiquement, faute de mieux, sur le succès d’une campagne aérienne aux résultats pourtant incertains jusqu’à présent. Officiellement, ils ont fait part de leur «unité et de leur détermination». Ils assurent n’avoir que peu discuté d’une invasion terrestre, jugée pourtant indispensable à terme par de nombreux experts occidentaux si Slobodan Milosevic maintient son intransigeance. Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a été même jusqu’à affirmer qu’une intervention au sol «n’était plus à l’ordre du jour». Une telle option serait difficile à mettre en œuvre, risquée pour la vie des troupes alliées (il faudrait jusqu’à 200 000 hommes) et porteuse de divisions pour l’Alliance. Selon des diplomates, la Grèce notamment refuse l’utilisation de son territoire pour une invasion terrestre, qui serait pourtant nécessaire au vu des difficultés d’accès au Kosovo, une région semi-montagneuse. L’Allemagne, quant à elle, semble avoir le plus de difficultés à envisager l’idée d’un envoi de troupes terrestres au Kosovo, pour des raisons principalement de politique intérieure. Toujours est-il que les pays de l’Otan ont affirmé qu’ils allaient intensifier leurs actions militaires et leurs pressions contre Belgrade, y compris en imposant un embargo pétrolier et en étudiant la possibilité de mettre en place un blocus naval. Ils ont aussi refusé d’avance tout compromis avec le régime de Slobodan Milosevic. Dans un communiqué publié par les dirigeants alliés à l’issue d’un conseil de guerre de trois heures consacré au Kosovo, ils ont annoncé qu’ils allaient charger leurs ministres de la Défense d’étudier la manière dont l’Otan peut «lancer des opérations maritimes» pour empêcher la livraison de «matériel de guerre» à la RFY.