EAU Le Liban fera face à une pénurie dans une décennie

La division des ressources naturelles à l’Escwa (Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest) tient depuis mardi dernier sa troisième session d’experts en ressources hydrauliques à la maison des Nations unies, place Riad el-Solh. Au cours des réunions d’hier, plusieurs sujets ont été traités, notamment la conservation des ressources hydrauliques, les contraintes relatives aux estimations des avoirs en eau dans la région ainsi que la situation de ce secteur au Liban. M. Bassam Jaber, ancien directeur général de l’exploitation au ministère des Ressources hydrauliques et électriques, a présenté la situation du Liban. Il a souligné que «contrairement aux idées reçues, le Liban n’est pas le réservoir d’eau du Moyen-Orient». Dans une dizaine d’année le pays fera inévitablement face à une pénurie d’eau. Il a exposé la stratégie du gouvernement relative à l’utilisation des ressources hydrauliques. Cette politique, qui donne la priorité à l’eau potable et à l’eau destinée à l’usage domestique, met l’accent sur le développement durable et la gestion de la demande en ressources hydrauliques. M. Khosh Chashm, conseiller auprès du bureau régional de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), basé au Caire, a pour sa part présenté une étude relative à la conservation de l’eau dans les pays de l’est de la Méditerranée. «La conservation des ressources hydrauliques ne consiste pas uniquement à économiser l’eau et à réduire les fuites», a-t-il dit. Présentant une stratégie pour la conservation de l’eau, il a souligné l’importance de «revoir les politiques de différents secteurs, notamment ceux de l’agriculture, du développement urbain et de l’industrie». Il faut également faire le lien entre l’eau et les politiques démographiques et de planning familial. Le bureau régional de la Fao, basé à Alexandrie, comme d’autres organisations onusiennes, participe à la session. M. Sélilm Sarraf, responsable régional des ressources hydrauliques et de l’irrigation auprès de la Fao, a présenté une étude intitulée «Les activités relatives aux avoirs en ressources hydrauliques et à la réforme des politiques de l’eau au Proche-Orient». Il a indiqué que «le Proche-Orient représente14 % de l’espace du monde et 10 % de la population de la planète». «Les avoirs en eau de la région forment uniquement 2 % du total mondial des ressources hydrauliques renouvelables», a-t-il poursuivi. M. Sarraf a également déclaré que «la Fao a mis en place en 1993 un programme, nommé Aquastat, visant à collecter des données sur les ressources hydrauliques de 29 pays du Proche-Orient». «Ces informations couvrent notamment les surfaces irriguées, les techniques d’irrigation, la réutilisation des eaux usées», a-t-il noté.