La résidence de Milosévic dévastée par les frappes L'Otan lève le tabou des troupes terrestres (photo)

Quelques heures avant la déclaration du représentant spécial russe Viktor Tchernomyrdine au sujet d’un compromis possible, l’Otan avait détruit la résidence à Belgrade de Slobodan Milosevic. À la veille du 50e anniversaire de sa création, l’Otan a ainsi voulu signifier qu’il n’existait pas de «sanctuaire» pour Slobodan Milosevic dans son propre pays. L’agence officielle Tanjug a affirmé que le président et sa famille ne se trouvaient pas à la résidence à ce moment-là. L’Otan avait attaqué la veille un autre symbole du régime Milosevic, l’immeuble abritant le siège de son Parti socialiste (SPS) ainsi que plusieurs chaînes de radio et télévision, dont une appartenant à la fille du président. Washington a assuré hier que le bombardement de la résidence ne visait pas M. Milosevic personnellement et que l’Otan voulait «décapiter» le régime sans tuer le chef de l’État. Belgrade a néanmoins accusé l’Alliance de «tentative d’attentat» contre M. Milosevic. Après un mois de frappes aériennes, l’Otan a parallèlement levé jeudi le tabou sur l’envoi de troupes terrestres au Kosovo. Le secrétaire général de l’Alliance, Javier Solana, a déclaré au Washington Post qu’il avait autorisé les militaires à mettre au jour leurs plans pour y inclure une possible intervention au sol. Une décision approuvée par le président américain Bill Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair. Londres avait affirmé que l’éventuel envoi de troupes terrestres «ferait partie des options discutées» au sommet de Washington, qui doit débuter ce matin par un conseil de guerre de trois heures entre les dirigeants des 19 pays membres de l’Otan. L’Alliance a déjà commencé à renforcer sa puissance de feu contre la Yougoslavie en envoyant sur le sol albanais des hélicoptères d’attaque américains Apache, et cherche à mettre davantage à contribution les pays voisins. L’Otan va ainsi pouvoir utiliser prochainement les espaces aériens de la Roumanie – où le Parlement a donné jeudi son accord en ce sens – et de la Bulgarie. Prague va apporter un important soutien logistique aux opérations militaires.