Yougoslavie - Le siège du parti présidentiel bombardé à Belgrade L'Otan vise le coeur du pouvoir serbe (photo)

L’Otan, à la veille du 50e anniversaire de sa création, a voulu signifier qu’il n’existait pas de «sanctuaire» pour Milosevic et cela en bombardant en plein cœur de la capitale Belgrade le siège du Parti socialiste, symbole du pouvoir yougoslave. Outre les bureaux du SPS, l’immeuble abritait plusieurs chaînes privées de télévision et de radio très populaires, dont la radio-télévision Kosava, appartenant à la fille du président. Les bombardements de l’Alliance, qui se sont sensiblement intensifiés hier, malgré une météo défavorable, se sont également concentrés sur la région stratégiquement importante de la Voivodine, où le dernier pont la reliant à la rive droite du Danube a été détruit. Cela n’a pas été d’ailleurs sans bavures puisque les yougoslaves ont accusé l’Otan d’avoir fait de nouvelles victimes civiles. Quatre personnes auraient été tuées et 20 blessées par des frappes aériennes de l’Otan sur un camp de réfugiés serbes au Kosovo. M. Milosevic doit d’autre part faire face à un autre souci, d’ordre interne cette fois-ci : malgré les multiples pressions policières, les dirigeants monténégrins refusent toujours d’avaliser la politique suivie par Belgrade et se refusent à accorder les facilités militaires exigées par l’armée yougoslave. Des centaines de Monténégrins d’origine albanaise commencent à fuir vers l’Albanie. Par ailleurs, alors que les premiers hélicoptères Apache, tueurs de blindés, atterrissaient en Albanie, la question d’une intervention au sol est de nouveau à l’ordre du jour, selon des sources bien informées à Bruxelles. Une offensive terrestre est toutefois «impossible pour le moment», a déclaré le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Javier Solana, «tant que la capacité militaire de la Serbie n’a pas été plus atteinte». À ce propos, un porte-parole du Premier ministre britannique Tony Blair a précisé que l’éventualité d’une intervention de troupes terrestres alliées au Kosovo sera «sérieusement discutée» lors du sommet des pays de l’Alliance atlantique qui s’ouvre demain vendredi à Washington. Un second sommet, celui des chefs d’État et de gouvernement des 19 pays membres de l’Otan et des 7 pays voisins de la RFY consacré au Kosovo, aura également lieu dimanche matin à Washington.