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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - La France et les USA chargés des contacts pour un retour au statu quo à Arnoun Le comité de surveillance incite le Liban et Israël à calmer le jeu

Le comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996 au Liban-Sud, a appelé hier le Liban et Israël à entreprendre par le biais de «canaux bilatéraux» des contacts destinés à un retour au statu quo ante dans la localité d’Arnoun, réoccupée depuis le 15 avril par les forces israéliennes. Cette conclusion du comité de surveillance à l’issue d’une réunion de 24 heures consacrée à l’affaire d’Arnoun constitue une première. Que cette instance se soit abstenue de donner suite à la plainte libanaise réclamant une condamnation d’Israël pour avoir intégré Arnoun à la zone occupée était prévisible, compte tenu de ses compétences limitées. Mais l’innovation est dans l’appel aux deux parties à examiner l’affaire par le biais de «canaux bilatéraux», terme qui n’a pas manqué de susciter une certaine émotion dans les milieux politiques à Beyrouth, où l’on se refuse à envisager toute négociation avec l’État hébreu sur des arrangements de sécurité. Aussitôt après la fin de la réunion, le chef du gouvernement Sélim Hoss est entré en contact avec le représentant du Liban au sein du comité, le colonel Maher Toufayli, pour s’informer auprès de lui de la signification qu’il fallait donner à cette expression. Le colonel Toufayli s’est par ailleurs lui-même rendu chez le chef du Parlement Nabih Berry pour le mettre au courant de la teneur des débats. Dans une mise au point publiée par la suite dans les médias officiels, on a précisé de source gouvernementale que le comité de surveillance «a confié à la France et aux Etats-Unis d’entreprendre des contacts avec le Liban et la Syrie d’une part et Israël de l’autre afin de déterminer les mesures concrètes permettant le retour au statu quo ante à Arnoun». «Les canaux bilatéraux, mentionnés dans le communiqué du comité, ne signifient nullement que des contacts directs entre le Liban et Israël seront noués», souligne la mise au point gouvernementale. En outre, ajoute-t-on de même source, «les conclusions formulées par le comité tendent à montrer que la question d’Arnoun demeure du ressort des membres de cette instance et que la porte est toujours ouverte à un règlement par le biais des contacts qu’entreprendront ces membres entre eux». Par ces explications, le gouvernement cherche à renvoyer la balle au comité de surveillance, afin d’éviter de prendre position favorablement ou négativement à l’égard de l’appel du comité. La source gouvernementale conclut que le Liban est «déterminé à déployer tous les efforts possibles en vue de mettre fin à l’occupation d’Arnoun et à celle du Liban-Sud conformément à la résolution 425» du Conseil de sécurité des Nations unies. Pour sa part, le chef du conseil politique du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a critiqué le communiqué du comité de surveillance ainsi que le représentant du Liban au sein de ce comité. «Le communiqué laisse entendre que des canaux vont être ouverts sur la question d’Arnoun, comme le réclame l’ennemi», a estimé M. Raad lors d’une conférence de presse, se demandant «comment le délégué du Liban a-t-il pu donner son accord à ce texte ?» Le texte du comité Le comité de surveillance avait entamé lundi sa réunion à Naqoura pour examiner trois plaintes libanaises et une israélienne. À l’issue des débats, hier matin, le groupe a invité le Liban et Israël à «prendre des mesures concrètes conduisant au retour du statu quo ante (à Arnoun) et au respect des arrangements d’avril qui interdisent de mener des actions militaires dans les zones habitées». Le comité affirme avoir constaté «les inquiétudes sérieuses provoquées par l’action israélienne» et souligné «l’intérêt des parties à examiner cette question d’une manière profonde et urgente, à travers des canaux bilatéraux, afin d’apaiser ces inquiétudes justifiées», ajoute le communiqué. Le texte fait en outre état de divergences sur «les compétences du comité à se pencher sur la question d’Arnoun» et sur le fait de savoir «si cette action constitue une violation des arrangements». Le Liban avait saisi le comité d’une plainte dénonçant «l’occupation militaire d’une zone d’habitation et son utilisation pour des activités militaires» après l’intégration d’Arnoun à la zone occupée. En revanche, le comité a qualifié de «violation» des arrangements d’avril les tirs israéliens ou de l’Armée du Liban-Sud (ALS) qui ont blessé vendredi dernier à l’extérieur d’Arnoun un cameraman d’une télévision du Golfe. Il a également condamné les tirs de mortiers israéliens qui ont blessé dimanche un civil libanais et endommagé des habitations et l’école du village d’Arab Salim. Enfin, le comité a tout aussi bien qualifié de «violation» l’attaque à l’explosif menée le 13 avril à Arnoun par le Hezbollah, dans laquelle un soldat israélien a été tué. Cette opération avait été à l’origine de la décision d’Israël de réoccuper la localité. Sur un autre plan, à l’issue d’une réunion organisée par l’Union de la jeunesse démocratique libanaise, plusieurs associations estudiantines ont appelé hier à un «rassemblement de jeunes et d’étudiants» vendredi à 15 heures place des Canons, «en attendant d’autres manifestations en direction d’Arnoun».
Le comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996 au Liban-Sud, a appelé hier le Liban et Israël à entreprendre par le biais de «canaux bilatéraux» des contacts destinés à un retour au statu quo ante dans la localité d’Arnoun, réoccupée depuis le 15 avril par les forces israéliennes. Cette conclusion du comité de surveillance à...