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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Médecine - Congrès au palais de l'Unesco Nouvelles stratégies de vaccination contre les maladies infantiles

Le 25e Congrès de l’Union des sociétés de pédiatrie au Moyen-Orient et de la Méditerranée, organisé par la Société libanaise de pédiatrie au palais de l’Unesco, a entrepris durant ses travaux de faire le point sur le problème des vaccinations pré et post-natales, tout en précisant les grandes orientations que prend la vaccinologie en cette fin de siècle. Six médecins libanais et étrangers ont exposé, dans leurs interventions, les nouvelles modifications apportées à différents vaccins, en tenant compte de la durée de l’immunité post-vaccinale, du taux de réussite en plus des défaillances qui peuvent ressurgir ultérieurement. Premier à prendre la parole, le Dr R. Sacy, chef de département de pédiatrie à l’hôpital Saint-Georges de Beyrouth, a parlé de la vaccination durant la grossesse et de la résistance de certaines maladies aux vaccins. Actuellement, a-t-il précisé, 17 vaccins employés durant la grossesse sont sans danger. Toutefois, ils ne sont pas encore recommandés durant le premier trimestre, mais plutôt pendant la deuxième moitié de la grossesse, car la durée moyenne de vie des anticorps maternels est d’environ quatre semaines. En théorie, a noté le Dr Sacy, les vaccins contre la rougeole, la rubéole, les oreillons, la variole et la varicelle sont contre-indiqués pendant la grossesse, bien qu’aucun effet néfaste n’ait été prouvé. Seuls ceux contre la polio et la fièvre jaune peuvent être employés en cas de contage dangereux, de préférence après le premier trimestre. Pour la rubéole, le risque de fœtopathie est si faible qu’en cas de vaccination accidentelle, un avortement n’est pas recommandé, a-t-il souligné. Le Dr Sacy a ensuite cité le cas d’autres vaccins dont celui contre la coqueluche qui est, selon lui, utile et de plus sans danger. Pour ce qui est de l’hépatite B, le Dr Sacy s’est référé à une étude faite au Nigeria sur 77 femmes vaccinées à deux reprises, au troisième trimestre de la grossesse. Les résultats ont montré que 84 % d’entre elles avaient des taux d’anticorps élevés, un taux qui diminue chez les nouveau-nés pour atteindre 59 %, contre 23 % chez les nourrissons de trois mois. Quant à la vaccination contre le virus de la grippe, le Dr Sacy a estimé qu’elle est sûre et efficace pour la mère et le fœtus. Et d’ajouter que chez 30 femmes vaccinées entre 32 et 36 semaines de leur grossesse, 42 % des bébés étaient immunisés durant quelques mois après leur naissance. Un vaccin à 60 dollars Par sa part, le Dr G. Hage a évoqué dans sa présentation qui avait pour thème : “Vaccination contre la varicelle, application pratique en pédiatrie au Liban”, l’efficacité du vaccin chez les enfants. Chez les adultes, a-t-il noté, la varicelle peut entraîner de graves complications. Or vacciner les adultes non immunisés serait presque impossible étant donné la cherté du vaccin qui coûte 60 dollars la dose. De son côté, le Dr Pierre Salioux, de l’hôpital Pasteur, a passé en revue «les stratégies de vaccination contre l’hépatite A». «L’hygiène étant un facteur essentiel dans la propagation du virus, la vaccination pratiquée sur les groupes à risques, dans les pays d’endémicité modérée, ne permet pas le contrôle de la maladie, a-t-il estimé. D’où la nécessité de vacciner tous les enfants et de surveiller les adultes qui pourraient être contaminés par le virus». Il est primordial de souligner, a rappelé le Dr Salioux, que les personnes chroniquement infectées par le virus de l’hépatite C ont 40 % de risque de développer une hépatite A fulminante si elles sont chroniquement infectées par le VHA. Tel est le cas aussi pour la vaccination contre l’hépatite B, recommandée chez les nourrissons, a-t-il conclu. Le Dr Reinart, lui, a affirmé dans son intervention que des statistiques établies en France ont prouvé qu’il n’existait pas des anticorps chez 50 % des enfants vaccinés à la naissance contre la coqueluche. Cela prouve que le vaccin protège pendant une période beaucoup plus courte que prévu. Le Dr Reinart est d’accord qu’il serait recommandé d’effectuer un rappel entre 11 et 13 ans, en utilisant le nouveau vaccin dit «acellulaire», qui a le mérite d’être aussi antégénétique que le vaccin à germe entier utilisé sur les bébés, mais d’être beaucoup mieux toléré tant sur le plan général que local. Le Dr Reinart s’est intéressé aussi au vaccin contre la méningite. Le pneumocoque résistant à la pénicilline, a-t-il indiqué, devient un problème de santé publique. Le vaccin Pneumo 23 actuelle disponible, comme tous les vaccins polysaccharidiques, n’est immunogène qu’après l’âge de 2 ans, alors que la majorité des pathologies du pneumocoque surviennent avant cet âge. Heureusement, les chercheurs ont mis au point un vaccin hémophilus conjugué, a noté le Dr Reinart. Une étude réalisée sur 38 000 enfants californiens, traités par le nouveau vaccin, a montré une protection de près de 100 % contre des infections invasives à pneumocoque (méningites, pneumonies, septicémies). En plus, ce vaccin peut être administré aux nourrissons à partir de l’âge de 2 mois. Les nouvelles approches en vaccinologie, à l’aube du troisième millénaire, ont fait l’objet d’une étude présentée par le Dr E. M. al-Hady, pédiatre praticien à Djeddah. Cette nouvelle politique de vaccination vise à faire bénéficier toutes les classes sociales, notamment les plus démunies, de la généralisation des vaccins, a-t-il souligné. Le Dr Hady a annoncé qu’un seul vaccin réunira ceux de la varicelle, de la rougeole, de la rubéole et des oreillons. «Un vaccin administré par voie nasale pourra être utilisé sur des enfants pour prévenir l’apparition des épidémies», a-t-il affirmé. D’une façon générale, pour la plupart des pays, la protection vaccinale de l’enfant est correcte. Paradoxalement, cette protection de l’enfant entraîne une relative recrudescence des maladies de l’enfance chez l’adulte. C’est d’abord la rougeole avec une mortalité après l’adolescence variant de 1 à 3 pour 1 000 personnes, mais aussi la diphtérie et la coqueluche. D’où l’intérêt d’avancer l’âge de l’administration des vaccins ou leur répétition sur des adultes qui pourront, dans le cas de plusieurs virus (rougeole, coqueluche, hépatite), le transmettre aux jeunes nourrissons. Quoi qu’il en soit, le XXIe siècle sera celui de la prévention et des vaccins qui s’appliqueront à tous les âges, tant chez l’enfant que chez les adultes.
Le 25e Congrès de l’Union des sociétés de pédiatrie au Moyen-Orient et de la Méditerranée, organisé par la Société libanaise de pédiatrie au palais de l’Unesco, a entrepris durant ses travaux de faire le point sur le problème des vaccinations pré et post-natales, tout en précisant les grandes orientations que prend la vaccinologie en cette fin de siècle. Six médecins libanais...