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Actualités - CHRONOLOGIE

Les habitants redoutent une longue occupation

Occupé, libéré, occupé de nouveau… Arnoun n’en finit pas d’être ballotté, soumis au bon gré des forces israéliennes qui occupent le château de Beaufort. Les premiers témoignages font état de la destruction du peu d’infrastructure réhabilitée récemment par l’État. Arnoun est de nouveau entouré de barbelés, comme le 18 février dernier quand il avait été isolé du reste du pays pour la première fois. Avec une (énorme) différence : cette fois-ci, les miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) ont pris position devant la localité. En début d’après-midi hier, il était impossible aux journalistes de s’approcher d’Arnoun. Le dernier barrage de l’armée avant le village les en empêchait ; les soldats ont été informés que l’ALS les jugeait indésirables. Il faut dire que les Israéliens n’avaient pas hésité à tirer sur eux le matin, blessant un cameraman de la télévision d’Abou Dhabi. Dans la soirée du jeudi, les unités israéliennes avaient saisi cinq voitures transportant des civils d’Arnoun et de Yohmor (village tout proche). Certaines informations font état d’une coupure du courant électrique. Certains habitants ont été autorisés à quitter à pied hier. Aucun d’eux n’y est revenu et on ne sait pas si entrer dans Arnoun est possible. Un villageois, Saïd Allaou, a décrit la nuit des événements : «Ce fut très dur. Les Israéliens ont fouillé toutes les maisons à la recherche de “terroristes”. Ils nous ont dit que le village était désormais sous leur contrôle et que ceux qui partaient ne pourraient plus revenir». Une atmosphère d’inquiétude planait hier sur le Sud, notamment dans les villages voisins d’Arnoun. À Kfartebnite, les habitants ont déclaré avoir entendu les bulldozers à l’œuvre la nuit précédente. Eux aussi sont souvent les cibles de tirs israéliens. Ils ne peuvent pas exploiter leurs terres en raison des agressions successives. Guerre des nerfs Rencontré à Kfartebnite, un habitant d’Arnoun mais résidant actuellement à l’extérieur du village, Nasser Alaouié, a livré ses impressions à L’Orient-Le Jour. Il voulait tenter d’entrer dans son village. «Les miliciens de l’ALS ont pris position non loin des maisons et même entre celles-ci, utilisant les habitants comme boucliers humains», a-t-il raconté. «Cette fois, les mesures prises sont plus sévères que la dernière fois. Le fait qu’ils aient pris position dans le village est très grave. Ils ont consacré l’occupation». Interrogé sur l’état des habitants d’Arnoun qu’il a contactés, il dit : «Ils sont bien sûr très abattus. La majorité d’entre eux doivent être terrés dans leurs maisons. Même nous qui sommes à l’extérieur, nous nous sentons mal. Toutes ces occupations et ces libérations successives relèvent de la guerre des nerfs». À la question de savoir comment à son avis se déroulera désormais leur vie quotidienne, M. Alaouié répond : «Pour le moment, la Croix-Rouge s’occupe des besoins les plus urgents. Mais personne ne sait ce qui se passera plus tard. Les habitants d’Arnoun sont actuellement des otages». Par ailleurs, l’Union de la jeunesse démocratique libanaise, qui a participé à la libération d’Arnoun le 26 février dernier, a publié hier un communiqué dans lequel elle appelle les étudiants des différentes universités à manifester pacifiquement lundi. Les membres de l’Union voudraient, en concertation avec les autres organisations estudiantines, fixer une date pour organiser un camp permanent devant Arnoun, malgré les dangers.
Occupé, libéré, occupé de nouveau… Arnoun n’en finit pas d’être ballotté, soumis au bon gré des forces israéliennes qui occupent le château de Beaufort. Les premiers témoignages font état de la destruction du peu d’infrastructure réhabilitée récemment par l’État. Arnoun est de nouveau entouré de barbelés, comme le 18 février dernier quand il avait été isolé du reste...