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Actualités - CHRONOLOGIE

Sud - Deux plaintes libanaises au comité de surveillance Branle-bas diplomatique pour Arnoun

Le Liban a mis en branle hier sa machine diplomatique pour obtenir un repli rapide des unités israéliennes et de l’ALS qui ont investi Arnoun jeudi soir. Beyrouth a toutefois suivi les conseils des États-Unis et s’est contenté de s’en remettre au comité de surveillance au lieu de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Pendant ce temps, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, soulignait que le pouvoir est «déterminé à amener Israël à quitter Arnoun par tous les moyens disponibles». Le Liban a déposé deux plaintes devant le comité de surveillance qui doit se réunir lundi. La première plainte dénonce «l’occupation militaire d’une zone d’habitation et son utilisation pour des activités militaires» ; la deuxième concerne le cameraman civil de la télévision d’Abou Dhabi Kassem Dargham, blessé au dos par balle, près d’Arnoun. De sources diplomatiques libanaises citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhan, on a confirmé hier que les États-Unis ont conseillé au Liban de régler l’affaire dans le cadre du comité de surveillance et en «privilégiant le dialogue avec les parties concernées». Créé en 1996, à la suite de l’opération militaire israélienne Raisins de la colère, ce comité est formé comme on le sait du Liban, d’Israël, des États-Unis, de la France et de la Syrie. La réponse de Washington Le «conseil» américain de s’en remettre au comité de surveillance est en fait la réponse du département d’État à l’ambassadeur du Liban à Washington, M. Farid Abboud. Le diplomate avait été chargé par M Sélim Hoss, qui détient également le portefeuille des Affaires étrangères, de relancer le département d’État américain pour lui demander d’intervenir incessamment afin de normaliser la situation à Arnoun, selon les mêmes sources. Par la voix du chef de leur mission diplomatique au Liban, M. David Satterfield, les États-Unis avaient transmis aux autorités libanaises une demande israélienne de déployer l’armée dans le périmètre d’Arnoun. Mais le pouvoir avait catégoriquement refusé, arguant du principe que le Liban ne peut pas jouer le rôle de policier pour protéger les forces israéliennes qui n’ont qu’à se retirer de la bande frontalière. Parallèlement, on a précisé de mêmes sources que la nouvelle opération israélienne à Arnoun «ne peut pas être considérée comme étant une annexion du village à la bande frontalière mais une occupation en bonne en due forme». On a aussi ajouté que le délégué permanent du Liban aux Nations unies, M. Samir Moubarak, a transmis au secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, un mémorandum dans lequel le Liban proteste vigoureusement contre «l’annexion d’Arnoun à la partie occupée et la poursuite des exactions israéliennes au Liban-Sud». Le Conseil de sécurité prié de réagir Dans ce texte, le Liban «attire l’attention de l’Onu sur le fait que ce grave développement commande une intervention du Conseil de sécurité des Nations unies dans la mesure où il complique davantage la situation au Liban-Sud». Il invite expressément les membres du Conseil de sécurité à réagir pour «mettre un terme à l’agression» israélienne et appelle à la mise en application de la résolution 425. Le délégué du Liban à l’Onu avait été chargé par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan, de prendre contact avec M. Annan. M. Hassan avait tenu tôt dans la matinée une série de réunions avec ses adjoints pour coordonner l’action diplomatique menée par le Liban. Pendant ce temps, les trois pôles du pouvoir, le président Émile Lahoud ainsi que MM. Nabih Berry et Sélim Hoss, suivaient chacun de près le développement de la situation à Arnoun. Le général Lahoud devait recevoir dans la matinée le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, pour un entretien qui a été centré sur les préparatifs militaires dans la partie méridionale du pays. Au sérail, le chef du gouvernement a désigné l’opération d’Arnoun d’«acte terroriste par excellence», affirmant que l’État «est déterminé à faire sortir de nouveau Israël du village par tous les moyens disponibles». M. Hoss a fait état des contacts entrepris par les autorités libanaises au niveau international pour obtenir l’évacuation des troupes israéliennes d’Arnoun. «Nous espérons que l’escalade prendra fin et que l’État hébreu reviendra rapidement sur sa décision» de maintenir une force militaire à Arnoun. Interrogé par la presse au sujet du message transmis par M. Satterfield aux dirigeants libanais, le chef du gouvernement a indiqué que le diplomate américain «n’a pas transmis de menaces israéliennes au Liban. Il nous a fait part de l’inquiétude de l’Administration de son pays face aux développements au Liban-Sud».
Le Liban a mis en branle hier sa machine diplomatique pour obtenir un repli rapide des unités israéliennes et de l’ALS qui ont investi Arnoun jeudi soir. Beyrouth a toutefois suivi les conseils des États-Unis et s’est contenté de s’en remettre au comité de surveillance au lieu de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Pendant ce temps, le chef du gouvernement, M. Sélim...